Quinze mois qu'il n'est plus en fonction. Quinze mois que Nicolas Hulot a retrouvé sa parole libre, en dehors du gouvernement qu'il a quitté avec fracas un matin d'août 2018. Alors vendredi, invité des 150 membres de la convention citoyenne sur le climat, l'ancien ministre d'Etat et ministre de la Transition écologique et solidaire a profité de la tribune qui lui était accordée pour dresser un sombre constat de son expérience politique dans l'exécutif dirigé par Emmanuel Macron. Un an aux responsabilités, sans l'impression de peser.
Ministre d'Etat, poste "symbolique"
Aujourd'hui, Nicolas Hulot n'est plus ministre mais reste malgré tout la mauvaise conscience d'Emmanuel Macron. Durant près de deux heures, il a distillé ses critiques contre le gouvernement, à commencer par l'intitulé du poste qu'il occupait au début du quinquennat. Et pour lui, ministre d'Etat, "à part la symbolique, ça ne sert à rien !"
" J'ai passé mon temps à être en confrontation avec le ministre de l'Agriculture "
Selon Nicolas Hulot, "il aurait fallu un vice-Premier ministre, qui ait autorité sur les autres politiques" du gouvernement. "J'ai passé mon temps à être en confrontation avec le ministre de l'Agriculture", raconte-t-il, "à avoir le ministre de l'Economie et des Finances qui, dès que je proposais quelque chose, le sapait derrière !" Nicolas Hulot s'est notamment opposé frontalement au ministre de l'Agriculture de l'époque, Stéphane Travert, sur le sujet sensible du glyphosate.
Pas de "procès d'intention" fait à Macron
Si Nicolas Hulot n'a pas eu les moyens d'agir, c'est parce qu'à ses yeux, le chef de l'Etat n'avait pas assez la fibre écolo. "Je lui fais pas de procès d'intention. On change tous. Je pense que mon départ probablement, quelque part, l'a surpris. Et j'espère l'a surpris pour avancer dans sa conversion et sa réflexion", veut-il aujourd'hui croire, loin du gouvernement, à qui il continue de marteler que l'écologie ne peut pas être une variable d'ajustement, mais un changement de société.