La France va devoir "doubler le taux d'effort" en faveur de la réduction des émissions de carbone pour atteindre ses objectifs en 2030, a souligné samedi le président Emmanuel Macron, en évoquant plusieurs mesures sectorielles. "Aujourd'hui, on n'y est pas. Et si on ne change pas les choses, on n'y arrivera pas", explique le chef de l'État dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, deux jours après avoir réuni un conseil de planification écologique à l'Élysée.
"Si on veut atteindre notre cible 2030, on doit passer à 270 millions de tonnes de CO2 émises", rappelle Emmanuel Macron, "ce qui veut dire qu'il faut entre maintenant et 2030 baisser de 140 millions de tonnes (...) ce qui veut dire qu'on doit simplement doubler le taux d'effort par rapport à ce qu'on a fait ces cinq dernières années". "Ces 5 dernières années, on a été deux fois plus vite qu'avant", plaide le président, critiqué tout au long de son premier mandat pour son action jugée insuffisante contre le crise climatique.
Nos émissions de CO2 baissent. Mais pas assez vite. Pour réussir, il nous faut doubler nos efforts. Ce sera difficile, mais ensemble nous en sommes capables. Avec la planification écologique, nous allons mener ce qui doit être bien plus qu'une transition : une bascule. pic.twitter.com/47mxjs4qTh
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 28, 2023
Électrification du parc automobile
Il cite des émissions passées, depuis de 2017, de 434 à 410 millions de tonnes de CO2 par an. Le président rappelle ensuite dans son message les chantiers ouverts par grand secteur, des transports -première source d'émission avec 30%- aux déchets (3%) en passant par l'agriculture (19%), l'industrie (19%), le bâtiment (18%) et l'énergie (10%).
Concernant les transports, "la chose la plus efficace" selon lui est de continuer d'électrifier le parc des véhicules particuliers. Il juge que sa stratégie est la bonne, avec la prime à la conversion et le bonus écologique. Emmanuel Macron dit avoir demandé au gouvernement d'intensifier désormais les efforts pour "produire des véhicules (électriques) sur notre sol en totalité".
"Il y a beaucoup de travail"
La Première ministre Élisabeth Borne est par ailleurs chargée d'annoncer en février des mesures sur les infrastructures de transport public. Pour l'agriculture, "on doit aller beaucoup plus loin, beaucoup plus fort pour réduire nos émissions", exhorte-t-il, en disant avoir demandé qu'un plan soit finalisé en juin. Celui-ci devra s'articuler avec une future loi en faveur de l'installation des jeunes agriculteurs.
"Je ne vous cache pas qu'il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup, de travail", conclut-il. "Ce n'est pas une découverte, mais là maintenant on rentre dans le dur, il faut mobiliser les bons financement. Il faudra de l'argent public mais il faut aussi de l'argent privé".