Daniel Cohn-Bendit, un des initiateurs de l'appel pour une primaire des gauches et des écologistes, estime qu'elle n'est aujourd'hui "plus possible", et juge que seule une candidature de Nicolas Hulot aurait la capacité de rassembler des écologistes et "en partie des socialistes".
"Le climat politico-culturel rend infaisable cette bonne idée". "Mon intime conviction -et je tiens à préciser que je ne parle pas au titre des autres initiateurs-, c'est que les primaires à gauche ne sont plus possibles", affirme ainsi l'ancien député européen d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) dans un entretien au journal Le Monde, mardi. "Le climat politico-culturel rend infaisable cette bonne idée. C'était une proposition juste, qui aurait pu permettre à la gauche et aux écologistes de sortir par le haut du marasme dans lequel nous nous trouvons", analyse-t-il. "Mais étant donné ce qui s'est passé autour de la déchéance de nationalité et de l'accueil des réfugiés, trouver une position commune entre la gauche sociale-libérale et une partie de la gauche, en passant par les écologistes, me paraît pratiquement impossible".
Mélenchon s'en mêle. Pour le député européen EELV, "soit les partis sont capables de dire qu'ils sortent de leur zone de confort et assument la complexité du moment, soit le truc va tomber de lui-même". "'La #primaire à gauche n'est plus possible'. Cohn-Bendit a de la fuite dans les idées.", a raillé de son côté le co-fondateur du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle farouchement opposé à ce processus de primaire à gauche.
« La #primaire à gauche n'est plus possible ». Cohn-Bendit a de la fuite dans les idées.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 5 avril 2016
"La seule surprise possible sera une candidature de Nicolas Hulot". Pour éviter la catastrophe, "la seule surprise possible sera une candidature de Nicolas Hulot", estime de son côté Daniel Cohn-Bendit "Lui seul aura la capacité de rassembler des écologistes, en partie de socialistes et même des centristes", poursuit celui qui fut un des fondateurs d'EELV mais qui a depuis rendu sa carte.
A EELV, il "demande un minimum de sincérité". "Ce qui m'énerve, c'est de les entendre dire qu'ils ne pourront pas soutenir Hollande. Mais imaginons, rêvons pour Hollande, qu'il soit au deuxième tour contre Marine Le Pen, ils le soutiendront. Comme ils soutiendront Juppé dans la même situation". "Si EELV décide d'y aller seul, Cécile Duflot sera candidate, ils ne feront pas d'alliance avec le PS aux législatives, n'auront plus de députés, n'existeront plus mais pourront dire qu'ils sont morts, le drapeau Vert en main, sur le champ de bataille de la politique", pronostique-t-il.
Sur "Nuit debout". Interrogé sur le mouvement "Nuit debout", Daniel Cohn-Bendit estime que ce mouvement "démontre surtout l'incapacité de ce gouvernement". "Tout ça est mal fait. Ils essaient de reprendre l'initiative des Podemos, des indignés espagnols (...). Il n'y a qu'à voir les difficultés actuelles de Podemos en Espagne".