Un mois après le début des manifestations, la colère des agriculteurs n'est pas retombée. À une semaine du Salon de l'agriculture, des actions ont repris dans plusieurs villes du pays. Tous attendent que les mesures d'aides annoncées par le gouvernement soient mises en place rapidement. De son côté, Gabriel Attal poursuit ses déplacements sur le terrain, à la rencontre des agriculteurs. Jeudi, le Premier ministre a par exemple visité une exploitation agricole dans la Marne, avant d'échanger avec les exploitants. Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos, le philosophe Michel Onfray est revenu sur cette séquence. Selon lui, Gabriel Attal "ne fait que de la communication".
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"Tous les jours, il est quelque part. Comment fait-il pour travailler", s'est interrogé l'écrivain. "En permanence, il communique, il est là avec la même technique : j'écoute, j'opine du chef, j'acquiesce, je mets la main [sur l'épaule], je suis là, je vais m'occuper de vous."
"Le métier du premier ministre, c'est de travailler"
Reprochant à Gabriel Attal, mais aussi à Emmanuel Macron d'être trop présents dans les médias, Michel Onfray considère que "le métier du Premier ministre, c'est de travailler [...]. Il faut que la parole soit rare. Vous avez des ministres qui s'occupent de l'agriculture. [Aller sur le terrain, ndlr], c'est le travail d'un ministre, pas d'un Premier ministre, ni d'un chef de l'État. Macron nous disait que sa parole est rare, et qu'il serait Jupiter. Sa parole est perpétuelle, permanente : il arrive une inondation, j'arrive, un tremblement de terre, j'arrive", fustige-t-il au micro du Grand Rendez-vous.
Selon lui, le Premier ministre "ne peut pas faire de politique" car "sa feuille de route est faite par Bruxelles". "Quand vous ne travaillez pas, vous allez dans les médias", critique Michel Onfray, faisant référence aux annonces de Gabriel Attal organisées dans une ferme à la fin du mois de janvier. "C'est 'vous me mettez une botte de paille, je vais mettre mon discours préparé, et on y va'. [...] Ce n'est que de la communication", conclut-il.