Les collectivités locales devront réduire leurs dépenses de 13 milliards d'euros d'ici 2022, a annoncé lundi le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, soit trois milliards de plus que prévu par le programme de campagne d'Emmanuel Macron. Le ministre, cité par son entourage, a annoncé ce nouvel objectif devant les représentants d'élus locaux, réunis à huis clos pour une "instance de dialogue" avec le gouvernement, dans le cadre de la première Conférence des territoires organisée au Sénat. "Le volume d'économies des dépenses publiques locales doit être de 13 milliards sur le mandat", a-t-il précisé.
"Plus de lisibilité". Édouard Philippe a en outre prôné lundi une "réflexion d'ensemble sur la fiscalité locale", en ouverture de la Conférence des territoires, alors que des élus s'inquiètent de la suppression annoncée de la taxe d'habitation pour 80% des contribuables. Nous devons donner plus de prévisibilité et plus de lisibilité sur l'évolution des ressources des collectivités territoriales. Et nous devons engager une réflexion d'ensemble sur la fiscalité locale, sur la taxe d'habitation bien sûr, elle est annoncée, mais plus généralement sur l'ensemble du système de financement des collectivités locales". "Je n'ai aucun doute sur le fait que ce sera dur et que ce sera long", a ajouté le Premier ministre.
"Parler spontanément de la baisse des dotations". "Vous connaissez parfaitement la situation des finances publiques. Vous savez l'évolution des effectifs dans les trois fonctions publiques. Rien de tout cela n'est soutenable". "Nous devons diminuer notre montant de dépense publique. Les collectivités territoriales doivent prendre leur part à cet effort et cet effort sera globalement important", a-t-il dit. "Plutôt que de parler directement et spontanément de baisse des dotations, nous devons essayer, et c'est un exercice délicat, de trouver un mécanisme assurant la baisse de la dépense publique, la baisse de l'endettement public, plus intelligemment que par l'imposition brutale d'une baisse des dotations". Mais cela "ne veut pas dire qu'on peut contourner une baisse des dépenses", a poursuivi le chef du gouvernement.