Emmanuel Macron a tracé le cap, Edouard Philippe va devoir entrer dans le détail des mesures et si possible les chiffrer dans un contexte budgétaire plus difficile que prévu. Le Premier ministre tient mardi, à 15 heures, son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale. 24 heures après la prise de parole du président de la République, il va devoir affirmer sa personnalité, et pour y parvenir le chef du gouvernement a préparé son discours avec un soin tout particulier.
22 discours… moins un. On aperçoit plus le visage des conseillers d'Edouard Philippe : les piles de papiers sont trop hautes sur leur bureau. Depuis un moins, ils décortiquent les discours de politique général de tous les Premiers ministres depuis celui de Michel Debré en 1959. Le seul qu'ils ont oublié de relire : celui d'Edith Cresson. L'intéressée appréciera…
Dépasser les poncifs de la gauche et de la droite. Les hommes d'Edouard Philippe ont constaté que le mot clé pour les hommes de droite c'est "effort", et pour ceux de gauche, "redressement". Il essayera d'éviter d'utiliser ces deux lieux communs. Les meilleures performances, selon eux, furent celles de Michel Rocard et de Manuel Valls.
Un mystérieux collaborateur. Edouard Philippe sait qu'il joue gros. Un détail le montre : s'il a deux plumes officielles à Matignon, c'est à un troisième homme, extérieur à son cabinet et dont l'identité est tenue secrète, qu'il a fait appel pour écrire avec lui son discours. Un homme qui le connait bien car, comme le confie l'entourage du chef du gouvernement, la seule façon de réussir c'est d'imprimer sa marque, son nom, pour essayer d'occuper l'espace laissé par le président de la République.