Dans une semaine, le président de la République reprend la parole sur France 2. François Hollande n'est plus intervenu dans les médias depuis le 11 février 2016. Avec cette émission, devrait s'ouvrir une séquence d’hyper communication.
Redorer le bilan. "La meilleure com’ c’est la répétition d’un même message à des publics différents." Voilà le principe que l’Elysée va mettre en œuvre ces trois prochains mois. Après France 2, le président ira à la radio, répondra à la presse quotidienne régionale et reviendra sans doute à la télévision pour une nouvelle émission. "On est quatre ans après l’élection présidentielle, un an avant la prochaine, c’est le bon moment pour remettre en perspective le quinquennat, le valoriser", estime un proche du Président. L'objectif est de démontrer que si les Français ont souffert de la crise, leur situation s’améliore avec les réformes : le marché de l’immobilier retrouve son niveau de 2007, on assiste également à des succès industriels, notamment avec le constructeur naval STX, moribond il y a quatre ans et en plein boom aujourd’hui.
Face aux Français. L’émission de jeudi prochain, "dialogue citoyen", prendra la forme d'un face aux Français avec questions/réponses. Les journalistes seront plutôt en retrait, c’est le format qu'a voulu privilégier l’Elysée. En effet, le Président garde un très bon souvenir de l’émission Face aux Français sur TF1 en novembre 2014, et qui avait d’ailleurs fait une bonne audience, 8 millions de téléspectateurs en moyenne et un pic à 10 millions. À l'origine, l’Elysée privilégiait l’échange avec les Français, et souhaitait limiter les interventions de journalistes. Finalement le nombre de Français a été réduit à quatre : deux femmes et deux hommes pour aborder trois thèmes clefs : l'économie, le terrorisme et la sécurité, la crise démocratique et la montée du FN. La partie échange avec les journalistes a été allongée car le Président n’a pas seulement l’intention de défendre son bilan : il compte également faire des annonces.
Un moment délicat. Evidemment, une émission télé représente toujours une prise de risque, d'autant que celle-ci va durer 90 minutes. Avec ce format inédit, le Président va essuyer les plâtres. Surtout, il ne pourra pas s’appuyer sur un grand discours, un événement particulier pour donner le ton de l’émission ; on sort à peine du recul sur la déchéance de nationalité sans parler de la contestation sur la loi Travail qui place l'exécutif sur la défensive. L’Elysée reconnaît que la pression est forte. Cette intervention inquiète certains ministres et pas les moins influents. De son côté, François Hollande multiplie les échanges avec Ségolène Royal, Emmanuel Macron, Manuel Valls : les trois piliers sur lesquels il s’appuie pour préparer le rendez-vous.