Comment la position d'Élisabeth Borne a-t-elle alimenté la polémique sur le port du voile dans le sport ?
En s’opposant à l’interdiction du port du voile dans le sport, soutenant par la même occasion la ministre Marie Barsacq, Élisabeth Borne a alimenté une crise au sein du gouvernement. Et suscité des critiques venant de la droite et du Rassemblement national.
Le port du voile dans le sport n'a cessé de diviser le gouvernement cette semaine. À l'inverse de Bruno Retailleau ou de Gérald Darmanin, Élisabeth Borne s’est opposée à ce que l’Assemblée légifère sur le sujet, préférant laisser aux fédérations le choix de réglementer leurs compétitions sportives.
"L’entrisme, c’est d’abord les clubs de sport", assure Retailleau
"Les Frères musulmans ont un agenda, avec un discours très lisse. Mais derrière, ils veulent qu’un jour tout bascule et que la charia s’impose sur notre territoire. Et l’entrisme, c’est d’abord les clubs de sport", a alerté Bruno Retailleau, rejoint par Gérald Darmanin, qui a, quant à lui, avancé qu'"on ne peut pas accepter le moindre accommodement avec le communautarisme".
Les deux ministres se sont opposés publiquement à la ministre de l’Éducation nationale, au point de pousser François Bayrou à recadrer Elisabeth Borne lors d’une réunion mardi à Matignon. Une polyphonie gouvernementale assumée par la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas. "Nous ne renoncerons ni à nos convictions ni à ce que nous sommes. Par conséquent, la logique est que sur certaines questions, des voix s’expriment avec des nuances", a-t-elle assuré, confirmant par ailleurs suivre la position du Premier ministre "une fois l’arbitrage fait" par ce dernier.
Cela n’empêche pas les critiques de la droite à l’encontre d’Élisabeth Borne, accusée de naïveté au sujet de l’entrisme islamiste. Mercredi, Jordan Bardella a de son côté plaidé pour élargir l’interdiction du voile aux bâtiments publics et à l’université, avant, à terme, de l’interdire dans la rue.