Il est l'un des rares à avoir infiltré l'extrême droite. De 2011 à 2014, l'auteur et scénariste Thomas Nlend s'est introduit dans les mouvements de Dieudonné et d'Alain Soral. Dans son ouvrage Les Bouffons de la haine publié chez Grasset, il évoque son entrée dans leurs cercles. "L'idée pour eux était de se regrouper sur un antisémitisme de quartier, un antisémitisme islamique et d'essayer d'avoir des Noirs et des Arabes de banlieue", détaille l'auteur. " Le scénariste traverse plusieurs péripéties dangereuses, parfois pittoresques, jusqu'à son entrée dans l'entourage d'Alain Soral et Dieudonné.
Originaire de Créteil, en banlieue parisienne, le scénariste a été "un petit voyou" rappelle-t-il au micro de Jean-Pierre Elkabbach. "Je faisais de la petite délinquance, mais pas de stupéfiants", jusqu'à ses 32 ans. Il rencontre ensuite un policier sous pseudo, Antoine, qui va le payer à l'information qu'il lui livre. "J'étais l'indic d'un indic, ce monsieur Antoine avait des relations avec la section antiterroriste", précise Thomas Nlend. Et à l'époque, "il y avait un nombre conséquent de gens qui fréquentaient la galaxie Soral et Dieudonné qui partaient en Syrie, entre 10% et 30%".
Des racistes décomplexés
À force de les rencontrer, de les entendre, de tout voir, l'auteur découvre qu'ils sont des racistes sans complexe, comme cette phrase tirée du livre le montre : "Hitler a décidé le super génocide. Mais qui était derrière lui ? Les juifs", aurait dit Soral. "Ce sont des obsessions pour eux", détaille Thomas Nlend. "Ils arrivent à toucher les quartiers par l'industrie du divertissement, par Dieudonné qui a ramené énormément de monde, et par Soral qui faisait des vidéos sur Youtube et qui était extrêmement populaire."