Ce sera l'un des dossiers chauds de la rentrée. Et le gouvernement le sait, les réformes des retraites passent rarement bien auprès de l'opinion publique. Une semaine après la présentation des préconisations de Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire en charge du sujet, l'exécutif a donc décidé d'avancer avec prudence. Son mot d'ordre : la concertation.
Une concertation "dans le style du grand débat"
"Nous ne feront pas l'erreur politique d'aller trop vite", martèle-t-on à Matignon. Jusqu'ici, ce n'était pas la précipitation qui guettait : les pistes de Jean-Paul Delevoye sont déjà le fruit de dix-huit mois de consultation des partenaires sociaux. La suite sera dans la même veine. Edouard Philippe reprend le flambeau et recevra syndicats et organisations patronales les 5 et 6 septembre pour "préparer le calendrier de la concertation". Concertation qui concernera aussi les Français. L'idée est d'organiser quelque chose "dans le style du grand débat", explique-t-on dans l'entourage du Premier ministre. "C'est la méthode de l'acte 2 du quinquennat."
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Reste à savoir si cela sera suffisant pour faire accepter une réforme des retraites politiquement dangereuse. D'autant que les syndicats ont déjà programmé des manifestations en septembre. "Le problème, c'est de faire rentrer les détails de la réforme dans l'atmosphère", glisse un ministre. Qui reconnaît toutefois que "les crises n'arrivent jamais sur les sujets auxquels on pense".