Les remises obtenues auprès de prestataires de services pour la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron sont "acceptables" et ne constituent "pas des participations illicites au financement" de cette campagne, a estimé lundi la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques.
"D'autres candidats ont bénéficié de remises similaires pour l'organisation d'événements publics", a souligné la CNCCFP dans un communiqué, après la révélation par Mediapart de promotions "exceptionnelles" accordées par le champion de l'événementiel GL Events à l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron, élu président le 7 mai 2017.
"Une pratique commerciale largement répandue". Le Code électoral n'empêche pas toute "équipe de campagne d'essayer d'obtenir d'un fournisseur, par la négociation d'un devis, une facturation la plus juste possible, ni d'interdire toute mise en concurrence entre plusieurs prestataires", explique la Commission. "Dans le secteur de la communication et pour l'organisation d’événements tels que les réunions publiques, il existe une pratique commerciale largement répandue consistant à faire bénéficier le client d'une remise pouvant aller de 20% à 30 %", qui n'est "pas systématiquement appliquée" mais peut l'être en fonction notamment du "volume" et de la "date de l'événement", précise-t-elle.
Or "dans le compte d'Emmanuel Macron, l'expert-comptable mandaté pour répondre aux rapporteurs (de la CNCCFP) a indiqué que 'les remises qui ont été consenties par les fournisseurs sont normales et régulières dans une optique de fidélisation de la clientèle' et a transmis les attestations produites par chacun des prestataires". "D'autres factures évoquées" dans la presse "ont été diminuées du fait de l'inexécution partielle des prestations prévues initialement dans les devis, et non à la suite de négociations commerciales", relève aussi la Commission. "Après examen des justifications produites, les rapporteurs ont considéré que ces remises étaient acceptables et ne constituaient donc pas des participations illicites au financement de la campagne", au sens du Code électoral, et "n'ont pas proposé de réformations du compte", conclut-elle.
Pour leurs meetings, Fillon et Hamon ont aussi eu des remises. Quant à la location de la maison de la Mutualité à Paris pour un meeting le 12 juillet 2016, pour laquelle "une remise de 26,8%" a été accordée au parti En Marche !, la commission "constate que l'équipe de M. Fillon a bénéficié également d'une remise de 24% sur le montant de la facture concernant la réunion, le 14 janvier 2017, du conseil national du parti Les Républicains dans les mêmes lieux". "De même la société Match Event a consenti à M. Hamon une remise de 18,7% sur son prix HT pour l'organisation de la réunion publique de Bercy du 19 mars 2017", ajoute la CNCCFP.
Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, également anciens candidats, ont pointé les avantages qu'aurait reçus Emmanuel Macron, notamment d'importantes remises sur la location de salles et sur des appels téléphoniques. Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a souhaité dimanche que le parquet national financier "puisse s'autosaisir". Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a lui assuré que les comptes de campagne d'Emmanuel Macron sont "les plus sincères de tous".