N'appelez surtout pas ça "déconfinement" : l'exécutif martèle depuis maintenant plusieurs semaines que le desserrement partiel des contraintes pesant sur les Français n'aura rien à voir avec ce qui a été réalisé en mai dernier. Mardi soir, Emmanuel Macron va donc logiquement acter un allègement du confinement face au coronavirus. Mais en desserrant l'étau sur un secteur, le gouvernement se trouve à chaque fois confronté à un autre secteur, qui demande, à son tour, moins de contraintes. Au point de créer un véritable "effet domino".
À partir du moment où le gouvernement a envisagé la reprise des messes autour du 1er décembre et que, dans le même temps, les commerces non essentiels ont réclamé aussi leur réouverture, d’autres lieux accueillant du public ont demandé la même chose. En proposant, par ailleurs, exactement les mêmes protocoles sanitaires.
Quid des salons de coiffure ?
Un conseiller ministériel pose un autre problème, cette fois-ci autour du kilomètre réglementaire : "Comment peut-on autoriser les courses de Noël tout en interdisant de faire des balades sans rencontrer personne ?" C'est l'une des questions que devra trancher le Conseil de défense, mardi, avant l'allocution présidentielle.
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Un autre conseiller explique également que "si on autorise à nouveau les services à domicile, on n'a pas d’autre choix que de rouvrir les salons de coiffure et les instituts de beauté". De quoi générer de nouvelles frustrations en cas de refus, alors que les commerçants et les indépendants ont manifesté leur ras-le-bol, lundi après-midi.
Sans Noël, un confinement plus long ?
Pour le gouvernement, cela paraît presque sans fin. La même question se pose pour les jauges : si les commerces non essentiels peuvent rouvrir avec une jauge à une personne pour huit mètres carrés, la jauge devrait-elle être la même dans les lieux de cultes ? Pourquoi donc ne pas rouvrir les cinémas, théâtres et des salles de spectacle avec cette même jauge ?
En vérité, ces questions illustrent aussi une inconnue résumée par un ministre : "Au fond, on ne sait pas vraiment si ce plan et ces dates sont bonnes". Et de conclure : "Si on n’avait pas été juste avant Noël, on serait sans doute restés confinés bien plus longtemps."