Après un Conseil de défense ce jeudi matin, premier point d'étape du confinement à 18 heures. Le Premier ministre Jean Castex s'adressera aux Français et fera le point sur la situation épidémiologique du Covid-19. Alors que les commerçants plaident pour une réouverture à l'approche des fêtes de fin d'année, le gouvernement ne devrait annoncer aucun allégement des mesures, plutôt "un tour d'horizon" pour les acteurs économiques. Les élus locaux, souvent en première ligne pour défendre les commerces de proximité, seront très attentifs à la prise de parole du Premier ministre.
Si la plupart des élus font appliquer les règles en vigueur, beaucoup dénoncent aussi leur "incohérence", à l'instar d'Antoine Homé, maire de Wittenheim en Alsace. "Est-ce que la culture est bien non-essentiel ? Moi je m'interroge, je ne suis pas d'accord ! Est-ce que c'est plus dangereux d'être dans un commerce de proximité qu'une grande surface?", questionne l'élu. Certains maires ont pris des arrêtés municipaux lors du premier week-end de confinement pour autoriser l'ouverture des commerces "non-essentiels", provoquant la colère de Bruno le Maire, ministre de l'Economie, les désignant comme "irresponsables".
Manque de consultations, questions des administrés
Pour Jean-François Vigier, maire de Bures-sur-Yvettes, dans l'Essonne, le plus dur est de faire face aux interrogations des administrés. "Vous savez ce qui le plus dur pour un maire, c'est de dire 'je ne sais pas', et dans cette crise Covid quand on me demande quand la maison des associations va rouvrir, quand le gymnase va rouvrir, est-ce qu'on va faire le marché de Noël, je n'arrête pas de répondre 'je ne sais pas' ! Parce qu'on n'a aucune certitude…", peste l'édile.
L'Association des Maires de France dénonce des règles de confinement qui ne prennent pas en compte "les réalités du terrain". "Nous devrions pouvoir avoir une marge de manœuvre en collaboration avec les préfets pour l'application de ce principe de distanciation physique, mais évidemment ça demande une culture de la confiance envers les acteurs locaux", souligne Philippe Laurent, secrétaire général. "Cette culture-là, elle n'existe pas dans notre pays malheureusement". Il regrette d'ailleurs que l'AMF n'ait pas été consultée avant la déclaration de Jean Castex.