C’est une rencontre sous tension. Le congrès des maires de France s'ouvre mardi, mais cela fait déjà un mois qu’Emmanuel Macron prépare le discours qu’il y prononcera jeudi. L’Elysée sait pertinemment que la salle ne sera pas acquise, loin de là. Avec la baisse des dotations et la suppression progressive de la taxe d’habitation, les sujets de crispations avec l'exécutif ne manquent pas. Le président a conscience qu'il va faire devant les édiles, ceux-là même qui l'avaient sifflé pendant la campagne, une sortie à haut risque. Aussi, rien n'a été laissé au hasard.
Convaincre la salle. "Il est, en effet, possible que le chef de l’Etat se fasse siffler", reconnaît, lucide, d’un des plus proches conseillers du chef de l'Etat, qui ajoute : "on regardera surtout les réactions après le discours". Emmanuel Macron espère parvenir à retourner la salle. Il a ainsi missionné sa ministre déléguée à l’Intérieur, Jacqueline Gourault, qui a multiplié les réunions avec les maires. Une centaine de rencontres plus tard, la responsable a livré un rapport précis de leurs préoccupations, qu'elle a présenté en détail au président il y a quinze jours.
Amadouer "les fauves". Emmanuel Macron devrait s'appuyer sur ses conclusions. Par exemple, les maires n’aiment pas l’idée d’une obligation à se rassembler en communauté de commune, le président devrait les rassurer : en dehors des grandes métropoles, l’Etat ne mettra pas la pression. Et sur les économies demandées, Emmanuel Macron insistera sur la liberté des élus de les étaler dans le temps. Enfin lundi, veille du discours, plus de 1.000 maires vont être reçus sous les ors de l’Elysée. Ils auront droit à un cocktail au palais. Un ami d’Emmanuel macron décrypte : "c’est toujours une bonne idée de réchauffer ses relations avec les fauves, avant d’entrer dans l’arène ".