Élisabeth Borne a déploré jeudi que les partis d'opposition "refusent la discussion avant même qu'elle ait commencé" en boycottant le Conseil national de la refondation, censé réunir associations, syndicats et partis et qui doit être installé le 8 septembre. "Je m'interroge. Est-ce que, dans la période actuelle où on fait face à des défis considérables (...) est-ce que c'est naturel de refuser la discussion avant même qu'elle n'ait commencé ?", a demandé sur France Inter la Première ministre.
"Je trouve un peu paradoxal de refuser la discussion. C'est important que l'on puisse partager les diagnostics, discuter des objectifs", a-t-elle ajouté. La cheffe du gouvernement a redit que "la porte resterait ouverte" aux oppositions qui voudraient finalement participer au CNR.
Édouard Philippe absent
Au sein de la majorité, l'ancien Premier ministre Édouard Philippe, maire du Havre et président du mouvement Horizons, ne sera pas non plus présent jeudi prochain au lancement du CNR, a-t-on appris auprès de son entourage, confirmant une information de RMC et franceinfo. Retenu au Québec au congrès des villes Patrimoine mondial de l'Unesco, dont fait partie Le Havre, il sera cependant représenté par la maire d'Albi Stéphanie Guiraud Chaumeil.
Emmanuel Macron a annoncé peu avant les élections législatives la création du CNR, censé réunir acteurs politiques, syndicats, associations et citoyens autour de quelques grands thèmes de réforme de long terme. Mais les partis d'opposition ne souhaitent pas participer à la séance d'ouverture par le chef de l'État prévue le 8 septembre à Marcoussis (Essonne), y voyant une "confusion" des rôles et un contournement du Parlement.
>> LIRE AUSSI - Boudé à droite comme à gauche, le «Conseil national de la refondation» aura-t-il lieu ?
Le Haut-Commissariat au Plan confié à François Bayrou assurera le secrétariat général du CNR, a indiqué le président du MoDem à l'AFP, confirmant une information de L'Opinion. "J'ai toujours défendu cette idée selon laquelle il faut trouver des zones de consensus pour faire avancer un certain nombre de diagnostics qui n'avancent jamais", a expliqué François Bayrou, se disant "prêt à aider par tous les moyens pour garantir la bonne tenue de cette démarche et pour que personne ne se sente instrumentalisé".