Introduction de la lutte contre le réchauffement climatique dans la Constitution, création d'un crime "d'écocide", les 150 Français tirés au sort et membre de la Convention citoyenne pour le climat ont adopté dimanche 149 propositions pour réduire les émissions de CO2, qui ont ensuite été transmises à la ministre Elisabeth Borne. Au micro d'Europe 1, l'écologiste Corinne Lepage se montre intéressée par les propositions formulées, mais reste méfiante quant à leur future prise en compte par Emmanuel Macron.
"Je trouve intéressant que des gens pas écolo à la base nous fassent des propositions qui vont pour certaines plus loin que ce qui est proposé d'habitude. Je trouve donc ça plutôt bien", explique l'ancienne candidate à l'élection présidentielle. Mais, ajoute-t-elle aussitôt, "il faut voir ce qui va en être fait".
"Quand on arrive à la réalité, c'est une autre musique"
Car Corinne Lepage se montre sceptique sur la volonté présidentielle d'agir réellement pour l'écologie. "Il ne faut pas être naïf", dit-elle, rappelant l'intérêt stratégique pour Emmanuel Macron d'une telle Convention, pour capter un électorat écologiste convoité depuis le succès d'EELV aux élections européennes.
"Nous avons un président de la République, qui, dans les paroles, est un écolo formidable, mais qui dans les actes n'est pas très loin d'être catastrophique", ajoute-t-elle. Et Corinne Lepage de rappeler que dans plusieurs villes, LREM et LR ont passé des accords pour faire barrage aux candidatures écologistes. "Cela montre que quand on arrive à la réalité, c'est une autre musique".
"J'attends avec beaucoup d'intérêt ce qui va sortir de ces propositions", conclut Corinne Lepage.