Des mesures pour continuer à vivre malgré le coronavirus. Alors que la France vient de connaître un record de nouveaux cas déclarés en 24 heures depuis le début de l'épidémie, avec près de 10.000 cas, cela ne fait plus aucun doute : le Covid-19 est loin d'être vaincu. De nouvelles mesures doivent donc être prises pour endiguer la résurgence du virus.
Pour ce faire, après que le Conseil scientifique a tiré la sonnette d'alarme cette semaine, Emmanuel Macron a promis de nouvelles annonces à l'issue d'un Conseil de défense, qui s'est tenu ce vendredi pendant trois heures en fin de matinée, pour "donner des visibilités sur les prochaines semaines." Symbole de l'importance de l'événement, c'est le Premier ministre en personne qui s'est adressé aux Français à 17 heures pour annoncer et expliciter ces nouveaux changements.
Pas de "logique de reconfinement généralisé"
Évoquant une "dégradation manifeste" de la situation épidémiologique, avec désormais 42 départements placés en rouge contre 28 précédemment, Jean Castex a commencé par marteler l'importance du "respect scrupuleux des gestes barrières". "Le coronavirus est là pour quelques mois encore et nous devons réussir à vivre avec lui, sans nous laisser entraîner à nouveau dans une logique de confinement généralisé. La solution la plus simple et la moins contraignante, on la connaît, c'est d'appliquer scrupuleusement les gestes barrières, les règles de distanciation physique, nous laver régulièrement les mains. Nous devons porter le masque."
Malgré l'évolution négative de la situation, "notre stratégie ne varie pas : lutter contre le virus en évitant de devoir mettre entre parenthèse notre vie sociale, culturelle, économique, l'éducation de nos enfants et notre capacité à vivre normalement."
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Des tests avec créneaux réservés aux cas prioritaires
Le Premier ministre a ensuite abordé ce qu'il a appelé le "deuxième pilier" de la stratégie gouvernementale : les tests. Alors que la France en réalise désormais plus d'un million par semaines, devenant le "troisième pays qui teste le plus en Europe", Jean Castex a constaté que le temps d'attente pour se faire tester, mais aussi pour avoir un résultat, est trop long. Une priorisation va donc être mise en place.
"Attendre, ce n'est pas grave s'il n'y a pas urgence. Mais c'est problématique lorsque vous êtes prioritaire, si vous présentez les symptômes de la Covid." Et pour que les choses soient claires, Jean Castex a égrené les cas considérés comme prioritaires. "Si vous avez été en contact rapproché avec une personne positive ou si vous êtes un personnel soignant ou assimilés, travaillant à l'hôpital dans un Ehpad ou à domicile, vous êtes prioritaires. Pour ces personnes, nous allons renforcer les circuits dédiés de dépistage, ainsi les laboratoires leur réserveront certains créneaux horaires."
Dans les villes où la situation est trop tendue, des tentes de dépistage dédiées aux personnes prioritaires seront également installées.
Des recrutements pour le traçage
Toujours dans l'optique de renforcer les dépistages et pour briser les chaînes de contaminations, l'Assurance maladie et les Agences régionales de Santé (ARS) vont voir leurs effectifs dédiés au traçage des cas contacts gonfler. Pas moins de 2.000 recrutements sont ainsi prévus. Le Premier ministre n'a en revanche pas précisé dans quel délai se feront ces derniers. Le traçage des contacts de personnes infectées a ralenti ces dernières semaines, ce qui s'explique notamment par de trop faibles effectifs dans certains territoires, selon l'Assurance maladie, alors que le nombre de personnes à contacter augmente.
Le temps d'isolement réduit à 7 jours
Jean Castex a également annoncé une réduction de la durée d'isolement pour les cas contacts, ramenée à 7 jours contre 14 jusqu'à présent, soulignant que des "contrôles" seraient effectués pour que cette période soit respectée. "Sur proposition du Conseil scientifique, la durée d'isolement sera ramenée à sept jours, c'est-à-dire la durée pendant laquelle il y a un véritable risque de contagion." Le week-end dernier, le ministre de la Santé Olivier Véran s'était dit favorable à une telle réduction.
Vers de nouvelles mesures à Marseille, Bordeaux et en Guadeloupe
"Dans deux métropoles, Marseille et Bordeaux, ainsi qu'en Guadeloupe, nous constatons à ce jour une évolution préoccupante des contaminations, notamment chez les plus âgés, ainsi qu'un taux déjà élevé d'hospitalisations", a pointé par ailleurs le Premier ministre. Il a donc demandé aux préfets de lui proposer dès lundi "un ensemble de nouvelles mesures complémentaires, après avoir mené les concertations locales nécessaires".