Depuis quelques jours, les personnels de santé doivent faire face à une pénurie de masques, essentiels pour les protéger du coronavirus et leur permettre de soigner des patients. "Plusieurs millions" de masques, selon le directeur général de la Santé, le Pr Jérôme Salomon, doivent être livrés aux hôpitaux et aux pharmacies dans la journée de mercredi, jeudi au plus tard.
Les hôpitaux ont aussi eu à faire face à des vols, ce que Xavier Bertrand a dénoncé avec force, mercredi sur Europe 1. "C'est quand même un pur scandale que des salopards volent des masques aujourd'hui, qu'un camion de masques se fassent braquer comme dans un hold-up", s'est indigné le président de la région des Hauts-de-France.
"On est dans une situation de guerre aujourd'hui. On doit tout faire pour que ces masques arrivent"
Le professeur Gilles Pialoux a évoqué cette situation mercredi sur Europe 1. "Il y a trois-quatre jours, on a eu un arrivage de 20.000 masques FFP2. Ils ne sont jamais arrivés parce que le transporteur a été braqué à la sortie du dépôt !", a expliqué le chef de service de l'unité des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Tenon à Paris.
Les masques livrés mercredi vont d'abord prendre la direction des 25 départements prioritaires des régions Grand Est, Ile-de-France et Hauts-de-France, les plus touchés par l'épidémie de coronavirus. Xavier Bertrand appuie : "On en a besoin pour protéger les soignants en priorité. Voilà ce dont on a besoin. On est dans une situation de guerre aujourd'hui. On doit tout faire pour que ces masques arrivent."
Face à la pénurie, des entreprises françaises cherchent à fabriquer des masques
Au début de l'épidémie, il y avait 110 millions de masques dans les stocks stratégiques de l'Etat. Les 25 millions de masques débloqués début mars sont arrivés par boîtes de 50 et sont partis en deux jours dans les pharmacies. Les masques qui arrivent dans les hôpitaux aujourd'hui font également partie du stock stratégique. Il y aura aussi des stocks de l'armée et de certaines grandes entreprises qui les mettent à disposition.
"Des industriels du textile, dans ma région et ailleurs, cherchent des solutions pour aller très vite", souligne Xavier Bertrand qui appelle à "encourager les initiatives" des entreprises françaises. "Vous avez une entreprise comme Tereos, le premier sucrier, qui regarde comment, à partir de l'alcool qu'il produit, il peut fabriquer des solutions hydroalcooliques", note le président de la région Hauts-de-France. "Le ministre Darmanin est complètement mobilisé pour qu'on puisse leur obtenir les autorisations qui vont bien", se réjouit-il.