"Il n'y a pas de tabou de la frontière. Je suis très à l’aise avec le fait que des contrôles peuvent être utiles", a assuré Clément Beaune, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, vendredi sur Europe 1. A partir de dimanche à minuit, un test PCR négatif au coronavirus réalisé 72 heures avant le départ sera obligatoire pour la plupart des voyageurs européens voulant entrer sur le territoire français. Alors que plusieurs Etats européens l'ont fait avant la France, Clément Beaune a rappelé qu'il ne fallait toutefois pas faire croire que la fermeture des frontières était un remède miracle.
"Un outil parmi d'autres"
"On ne fait pas de la politique, on fait de la santé avec les frontières. Il ne faut pas faire croire que fermer les frontières se fait de manière magique et sans problème", a soutenu Clément Beaune, assurant que la France a pris les mesures utiles pour protéger. "La frontière fermée, contrôlée, n’est pas un outil miracle. C'est un outil parmi d'autres", a-t-il ajouté. "On agit au bon moment, avec les mesures proportionnées. [...] Dès dimanche, nous renforçons les mesures au sein de l’espace européen, en coordination avec nos partenaires européens."
Certains Etats pourtant, comme l'Allemagne, la Belgique, l'Italie, l'Espagne, la Grèce ou encore le Portugal, ont déjà, depuis quelques jours, réclamé des tests PCR ou antigéniques aux voyageurs entrant sur leur territoire. La France restait l'un des derniers "gros" pays à n'avoir pas encore fait cette demande.
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Pas de "tabou de la frontière"
S'agit-il d'un retard volontaire ? Pas du tout, selon Clément Beaune, qui réfute l'existence d'un "tabou de la frontière". "Nous avons annoncé la mesure jeudi soir, après avoir vérifié que nous prenions exactement - ou presque exactement - les mêmes mesures entre pays européens", à l'issue d'un sommet qui a réuni les chefs des Vingt-Sept. "Quand vous fermez complètement une frontière, comme on l'a fait le 20 décembre avec le Royaume-Uni, on a vu que ça ne pouvait pas tenir dans la durée. Nos propres usines avaient des problèmes d'approvisionnement."
Une frontière pas fermée donc, mais qui sera contrôlée, avec "des tests, des contrôles dans nos ports, aéroports, de manière proportionnée, et ce n'est pas faisable sur le transport routier." Les travailleurs frontaliers et le transport routier sont exemptés de ce test PCR négatif obligatoire. Une quarantaine comme l'exige la Belgique n'est pas prévue pour le moment en France.