Face à la crise du coronavirus, désormais qualifiée de "pandémie" par l'OMS, les Etats-Unis ont annoncé une suspension pour 30 jours des vols en provenance d’Europe. De son côté l’Italie, pays le plus touché sur le continent européen, se barricade encore plus. Les mesures prises par la France, qui dénombre plus de 2.200 cas et 48 morts, sont-elles adaptées à la réalité et à la gravité de la situation ? "Je ne sais pas si l'Italie a tort ou raison de se barricader. Mais je pense que les réponses que nous apportons dans notre pays sont à la hauteur", a estimé jeudi, au micro de Sonia Mabrouk dans la matinale d’Europe 1, Gérard Larcher, le président du Sénat.
"Je ne crois pas beaucoup aux barrières des douaniers... Sans doute à cause des souvenirs épidémiologiques du vétérinaire que j’ai été", explique-t-il. "Il faut que nous soyons tous responsables et éviter les psychoses inutiles". Pour cet élu, la crise du coronavirus pose un quadruple défi à la France : "Sanitaire, économique et social, un défi dans la mondialisation comme le souligne la décision des Etats-Unis, et un défi démocratique puisque dimanche auront lieu les municipales", énumère Gérard Larcher. Malgré tout, il ne doute pas des capacités du système de santé français - ébranlé depuis plusieurs mois par une grève de l’hôpital public - pour affronter l’épidémie.
"Le ministre de la Santé gère bien cette crise"
"Il n'y a pas de saturation des hôpitaux. Nous avons 200.000 lits, dont 5.000 de réanimation", rappelle ainsi celui qui a également été président de la Fédération hospitalière de France. "Je crois que nous avons les moyens de faire face à ce phénomène épidémique dont nous ne connaissions pas tout à fait la nature", poursuit Gérard Larcher. "Dans plus de 85% des cas, les victimes guérissent, développent des forme bénignes de la maladie", veut-il rassurer.
"Je trouve que le ministre de la Santé gère bien cette crise. Il a directement été mis dans l’eau du bain", relève encore Gérard Larcher à propose d’Olivier Véran qui a pris la suite d’Agnès Buzyn, qui s’est lancée mi-février dans la bataille des municipales à Paris après le renoncement de Benjamin Griveaux.
"Le stade 3 n’est pas un drame"
Jeudi soir, Emmanuel Macron s’exprimera devant les Français lors d’une allocution télévisée. Il devrait notamment évoquer les conséquences économiques de cette crise, alors que l’UE vient d’acter la mise en place d’un fonds d’aide de 25 milliards d’euros. Toutefois, selon des informations d’Europe 1, le chef de l’Etat ne devrait pas annoncer de passage au stade 3 de l’épidémie, le plus élevé. "Nous verrons la décision qui sera prise. Le stade actuel vise à limiter la propagation du virus, le stade 3 n’est pas un drame, mais une manière différente de gérer la propagation", commente Gérard Larcher. La France comptait 2.281 cas confirmés de coronavirus, et 15 nouveaux décès selon un bilan communiqué mercredi soir, pour un total de 48 morts depuis le début de l’épidémie dans le pays.