Philippe Martinez demande plus de clarté au gouvernement sur les mesures sanitaires. "Je ne suis pas spécialiste, il faut faire confiance aux scientifiques. Mais je suis comme la majorité des citoyens, je ne comprends pas ce que propose le gouvernement", a déclaré le secrétaire général de la CGT, mardi soir sur Europe 1. "A 30 km de Marseille, ce ne sont pas les mêmes règles. Est-ce qu'il y a une barrière anti-virus entre Marseille et Cassis ?", a demandé Philippe Martinez, en référence aux mesures prises par le gouvernement pour la région Aix-Marseille, dont la fermeture totale des bars et restaurants depuis dimanche soir.
"Il y a des mesures incompréhensibles, il faut plus de cohérence dans les politiques. C'est valable pour Paris et pour toutes les grandes villes", a-t-il poursuivi. Le gouvernement a placé onze grandes métropoles dont Paris en zone d'alerte renforcée, avec une fermeture anticipée des bars à 22h depuis lundi soir.
"Ce n'est pas de la concertation ni du dialogue"
Philippe Martinez a également déploré un manque de concertation avec le secteur de l'hôtellerie-restauration, fortement touché par ces nouvelles mesures. "On défend les salariés concernés mais il faut que les mesures soient lisibles et visibles. C’est complètement incohérent. Les professionnels nous disent qu’on les a appelés un quart d’heure avant l’annonce des mesures, ce n’est pas de la concertation ni du dialogue", a pointé du doigt le secrétaire général de la CGT.
Des manifestations de restaurateurs et de cafetiers ont eu lieu dans plusieurs villes ces derniers jours pour dénoncer les mesures prises par le gouvernement.
"Une grande majorité d'entreprises profitent de la crise pour restructurer". Philippe Martinez a également évoqué la multiplications des plans sociaux ces dernières semaines, comme à l'usine Bridgestone de Béthune, dans le nord. "Une grande majorité d’entreprises profitent de la crise sanitaire pour restructurer et augmenter leur productivité et leur niveau de rentabilité. De ce point de vue, le gouvernement est trop bienveillant avec ces entreprises", a estimé le syndicaliste.
"Il y avait des plans de restructuration dans les tiroirs. Dans le Jura, Jacob Delafon a fermé une usine, alors qu’en février tout allait bien", a également jugé le secrétaire général de la CGT.