La fin du masque et du couvre-feu. À la surprise générale, ce mercredi, Jean Castex a annoncé à l'issue du conseil des ministres un retour à une vie presque normale pour les Français avec la fin de l'obligation du port du masque à l'extérieur dès jeudi et la levée du couvre-feu à partir de dimanche. 24h après un plus bas depuis la mi-octobre des cas graves de Covid-19 en réanimation, avec moins de 2.000 cas, le Premier ministre a donc avancé de 10 jours la levée des mesures [initialement prévue le 30 juin, ndlr], arguant que "la situation sanitaire s'améliore plus vite que nous l'avions espéré". Mais ce n'est pas la seule raison qui a poussé l'exécutif à lâcher la bride.
Deux raisons non mentionnées par Jean Castex
Car deux autres motifs essentiels se cachent derrière cette décision. Tout d'abord, le constat que le couvre-feu n'est plus vraiment respecté dans de nombreuses villes. Alors plutôt que demander à la police de verbaliser massivement tous les soirs en prenant le risque d’énerver les Français, le gouvernement a préféré anticiper.
De plus, il faut prendre en considération l'aspect juridique. Car en moins d'une semaine, plusieurs entorses ont été faites à la règle. La première pour la demi-finale de Roland Garros opposant Rafael Nadal et Novak Djokovic, la seconde lors du match France-Allemagne de l'Euro. Dans le premier cas, les spectateurs ont eu le plaisir de pouvoir assister jusqu'au bout à ce match entre le numéro 3 et le numéro 1 mondial, dans le second, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin en personne avait appelé mardi soir les forces de l'ordre à faire preuve de "mansuétude".
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Réouverture des terrasses : quel risque de contamination au Covid en extérieur ?
> "J'ai peur..." : le syndrome de la cabane, ou la crainte de reprendre une vie normale
> Covid : les pays qui ont fait l'inverse de nous "ont été meilleurs sur tous les fronts"
> Coronavirus : pourquoi un test PCR peut-il être positif un mois après une infection ?
> Réouverture des terrasses : comment se faire plaisir tout en mangeant équilibré
Un risque pour le gouvernement
Mais ces dérogations ont des conséquences : si une personne se fait désormais verbaliser pour non-respect du couvre-feu et qu'elle saisit la justice pour inégalité de droit, il y a un grand risque pour le gouvernement. Le Conseil d’Etat pourrait en effet considérer qu’il n’y a pas de raison d’autoriser une dérogation au couvre-feu pour des événements sportifs et pas pour d’autres événements de la vie quotidienne.
C'est donc pour toutes ces raisons que le gouvernement a préféré mettre fin au couvre-feu. Le dernier interviendra donc dans la nuit de samedi à dimanche, de 23h à 6h du matin.