Le député LR Philippe Gosselin s'est dit "scandalisé" samedi, dans un courrier adressé à Emmanuel Macron, par l'annulation des cérémonies du 8-Mai, marquant le 75ème anniversaire de la victoire sur le nazisme, à cause de la crise du coronavirus.
"À quelques jours de la rentrée des classes (…), alors que chacun peut aller acheter des croquettes pour nourrir ses chiens ou chats (…), la France ne pourrait pas honorer ses morts ?! C'est ahurissant et inconcevable", s'émeut l'élu de la Manche dans cette lettre dont l'AFP a obtenu copie.
Un "service minimum" demandé
Le député s'insurge contre un texte dont les maires ont été informés qui stipule : "Comme suite à l'annonce de Monsieur le Président de la République du prolongement rendu nécessaire pour la lutte contre le Covid-19, et conformément aux instructions ministérielles, toutes les cérémonies commémoratives et patriotiques sont annulées jusqu'au 11 mai", date du début d'un déconfinement progressif en France.
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"À ce stade, il n'est même pas prévu que dans chaque département, le préfet accompagné, par exemple, du maire du chef-lieu, d'un porte-drapeau et de quelques représentants du monde combattant, dépose une gerbe et entonne la Marseillaise a capella ?! La Nation ne pourrait même pas assurer ce 'service minimum', mais si fort symboliquement ?", dit-il.
"La France est debout, la République ne vacille pas justement ! Et elle honore ses morts !", insiste Philippe Gosselin, rappelant que le 8-Mai marque le 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, le retour des prisonniers d'Allemagne, la libération des camps et la victoire contre le nazisme. "Et de tout cela il faudrait faire table rase, parce que le virus est là ?", s'interroge le député qui demande "solennellement à Emmanuel Macron de revenir sur cette annulation.
La secrétaire d'État auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq, a confirmé vendredi devant la commission de la Défense de l'Assemblée nationale que les cérémonies mémorielles du 26 avril (journée du souvenir des victimes de la déportation) et du 8-Mai étaient "annulées dans chaque département" car "il n'est pas question de créer des regroupements composés bien souvent majoritairement d'anciens combattants et de porte-drapeaux".
"Néanmoins, ces journées seront marquées nationalement". Et le 8 mai, "une cérémonie sera organisée dans un format particulier qui sera retransmis dans la France entière. Mais il n'y aura pas de cérémonies locales", a-t-elle ajouté, précisant que rien n'était "établi pour l'instant" concernant la fête nationale du 14-Juillet.