Édouard Philippe s’est engagé mardi dans un plan de déconfinement prudent. Un plan par étape, différencié selon les territoires. Une précaution revendiquée par Matignon. "On assume la prudence." Voilà comment l’entourage d’Edouard Philippe pose l’équation de ce plan de déconfinement. "C’est de la haute couture, on prend un risque", explique un conseiller du Premier ministre. Le risque notamment de générer une deuxième vague de l'épidémie de coronavirus, un risque sanitairement et politiquement explosif.
"J’avais peur que ça manque de précision"
Édouard Philippe, à la manœuvre, impose son jeu, réussissant même à tenir les délais du président que beaucoup jugeaient impossibles. Un membre de cabinet, d’habitude sévère, le reconnaît : "J’avais peur que ça manque de précision et qu’on fasse des promesses qu’on ne peut pas tenir. Je suis rassuré."
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Pour autant, personne ne fanfaronne à Matignon. "Dans toute l’Europe, les gouvernements veulent déconfiner. Tout le monde a la main qui tremble", reconnaît un proche d’Édouard Philippe. Prudence donc. Et si tout n’a pas été annoncé hier, c’est aussi pour laisser la place aux négociations au plus près du terrain. Les élus et les préfets mercredi, les partenaires sociaux jeudi.
Une prudence voulue comme un gage de sérieux par Matignon. En conclusion des débats mardi, Édouard Philippe l’a dit : "Notre plan repose sur l’adhésion des Français". Et on ne peut pas adhérer à des plans trop précis.