Le sujet est sensible au sommet de l'État. L'approvisionnement en électricité de la France, mis à mal par les difficultés d'EDF à redémarrer tous ses réacteurs nucléaires, inquiète les particuliers et les professionnels. Et la dernière sortie du porte-parole d'Enedis ne devrait pas calmer l'exécutif. Invité sur BFM-TV ce lundi, Laurent Méric a expliqué que "les personnes qui sont à haut risque vital ne font pas partie de clients prioritaires définis par les préfectures".
En clair, en cas de délestage, les clients sous respirateurs seront concernés par les coupures de courant. Une déclaration qui exaspère Emmanuel Macron, qui juge que le fournisseur d'énergie n'a pas à tenir ce genre de discours.
Le président monte au créneau
Car pour le président de la République, la situation ne se prête pas à ce type de scénario. Depuis ce week-end, ce dernier multiplie les interventions dans la presse pour "appeler au calme", et "arrêter de faire peur aux gens avec des scénarios absurdes, comme ceux qui j'ai entendus ces dernières heures".
Agacé, ce dernier a donc demandé à tous ses ministres d'occuper le terrain, à l'instar d'Elisabeth Borne qui s'est voulue rassurante sur le sujet lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, ce mardi. "Nos hôpitaux seront toujours alimentés en électricité et les personnes malades à domicile seront toujours prises en charge", a-t-elle martelé face aux députés.
Le gouvernement coupable ?
Mais pourtant, les élus de l'opposition accusent l'exécutif d'avoir lui-même répandu la peur à travers la circulaire envoyée la semaine dernière aux préfets, et qui prévoit précisément des mesures de délestage en cas d'insuffisance en électricité. Une accusation qui embarrasse le gouvernement.
Ainsi, un proche d'Emmanuel Macron concède en privé que "cette circulaire, qui envisage donc le pire des scénarios, était effectivement susceptible de provoquer des déclarations comme celle du porte-parole d'Enedis".