À moins de 100 jours de la présidentielle, 75% des enseignants vont faire grève pour dénoncer les règles sanitaires en vigueur. Une crise qui tombe mal pour la Macronie, alors que son ministre de l'Education nationale est affaibli et est la cible de critiques virulentes de la part des syndicats d'enseignants et de l'opposition politique. Invité sur Europe Matin jeudi, le maire de Béziers Robert Ménard a estimé qu'"il faut garder l'école ouverte" mais a appelé à aider davantage les communes à mettre en place des capteurs de CO2 dans les établissements.
"Il faut garder l'école ouverte. On ne peut pas reprocher ce choix-là [à l'exécutif]. En tout cas moi je ne le reprocherai pas. C'est un acquis", a-t-il assuré. "Demandez aux parents s'ils ne sont pas contents que les écoles soient ouvertes. Les enseignants peut-être moins, mais en tout cas pour les parents, on sait tous que c'est kafkaïen de ne pas savoir qu'en faire quand on va au travail", a lancé le maire de Béziers.
Des solutions "qui arrivent à chaque fois un peu tard"
S'il est en accord avec ce choix du gouvernement, Robert Ménard a par ailleurs affirmé qu'il y a peut-être d'autres solutions à apporter. "Les capteurs de CO2 par exemple, pourquoi on n'en met pas ?", a-t-il interrogé. "Nous l'avons testé, je vais en mettre dans les établissements, mais pourquoi les maires hésitent ? Et bien pour des raisons financières", a jugé l'édile.
Il a en effet expliqué que ces dispositifs, lorsqu'ils sont de bonne qualité, coûtent entre 250 et 300 euros. "L'Etat nous dit qu'il ne pourra pas nous rembourser plus de 50 euros. J'ai une ville de 80.000 habitants et je peux faire le choix de payer malgré l'addition. Mais il y a tout un tas de communes qui ne peuvent pas le faire", a-t-il encore soulevé. "Et les masques FFP2, pourquoi n'en distribue-t-on pas aux enseignants ? Je sais que ça coûte plus cher et que ça va venir, mais à chaque fois ça arrive un peu tard. Peut-être que ça calmerait les enseignants de connaître la qualité de l'air de leur classe et que l'on prenne des mesures. Mais on ne le fait pas."