La rencontre entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine lundi était très attendue dans le cadre de la crise ukrainienne. Après plus de cinq heures d'échanges, le président russe a souligné les bonnes propositions du locataire de l'Élysée, tout en restant ferme sur le maintien des soldats russes à la frontière avec l'Ukraine. Invité sur Europe matin mardi, le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, est revenu sur cet échange et ses objectifs. Il a affirmé ne pas croire à un invasion de la Russie et a estimé qu'il faut entretenir le dialogue avec les Russes.
"Je pense qu'il y a eu un grand jeu de dupes de Vladimir Poutine qui en termes de jeu d'échecs est un stratège hors pair, et des Etats-Unis qui en ont profité en annonçant chaque jour une invasion plus imminente que la veille", a-t-il estimé. "Finalement ils ont redoré le rôle de l'OTAN et ça montre en quelque sorte l'échec d'Emmanuel Macron qui l'avait dénoncé comme étant en état de mort cérébrale."
"Emmanuel Macron revient bredouille"
Bruno Retailleau a également estimé que le chef de l'Etat français "revient bredouille" de sa rencontre avec Vladimir Poutine. "Emmanuel Macron y allait pour obtenir des garanties de désescalade. Les a-t-il obtenues ? Il faut toujours comparer le résultat à la promesse et il n'en a pas obtenu", a-t-il poursuivi. "Maintenant je pense qu'il a eu raison d'aller en Russie pour nouer ce dialogue."
Le président LR au Sénat a justement affirmé que l'OTAN a "manqué le dialogue" avec Vladimir Poutine, notamment lors de ses premières années au pouvoir. "Les Etats-Unis ont mené une politique trop agressive avec la Russie dans les années 90, lorsqu'elle était à terre. Donc on ne doit pas supporter que le président russe menace les états baltes mais la question de la neutralité de la non-entrée de l'Ukraine dans l'OTAN doit pouvoir être discutée."
Il a enfin assuré que l'OTAN est allée trop loin. "La diplomatie américaine se comporte souvent comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Nous devons entretenir cette relation avec le Russie parce que sinon nous allons la rejeter dans les bras de la Chine et nous avons besoin de cette relation même si elle doit être parfaitement exigeante", a-t-il dit. Pour lui, c'est au président d'assurer cette médiation. "Malheureusement je pense qu'Emmanuel Macron a un peu tardé en essayant de nouer ce dialogue. Nous sommes dans un monde de plus en plus dangereux donc nous devons pouvoir tisser des relations et dialoguer sans être alignés avec les Etats-Unis."