Pour faire face à la crise énergétique, Paris et Berlin ont décidé s’allier, pour ce qui s’apparente à un échange de bons procédés. "L'Allemagne a besoin de notre gaz et nous, nous avons besoin de l'électricité produite dans le reste de l'Europe et en particulier en Allemagne. Ça va se traduire en franco-allemand de manière très concrète : nous allons finaliser les connexions gazières nécessaires pour pouvoir livrer du gaz à l'Allemagne. De la même manière, l'Allemagne se mettra en situation de produire davantage d'électricité et surtout nous apporter, dans les situations de pics, sa solidarité électrique en la matière", a annoncé Emmanuel Macron lundi, après son entretien avec Olaf Scholz.
Mettre à contribution les énergéticiens
La France et l’Allemagne sont également d’accord pour que l’Europe mette à contribution les énergéticiens. "Il y a en effet des bénéfices indus qui sont faits par des opérateurs de marché aujourd'hui. La bonne approche, c'est qu'une contribution leur soit demandée au niveau européen. Cette contribution pourrait ensuite être reversée aux États membres pour financer leurs mesures nationales ciblées", a-t-il déclaré.
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Depuis le début du conflit en Ukraine, la Russie a augmenté ses profits de 30%
Emmanuel Macron prend soin de ne pas utiliser le terme de "superprofit" utilisé par la gauche et par Élisabeth Borne. Mais il en prend l’engagement. Si l’Europe n’impose pas ce prélèvement, la France le fera au niveau national.
Le chef de l'État a par ailleurs rappelé lundi que les importations de gaz russe de l'Union européenne sont passées de 50% à 9% depuis le début de la guerre en Ukraine. Malgré les sanctions, Moscou a profité de la flambée des prix du gaz. Si la Russie exporte 25% de moins que l'an dernier, elle a augmenté ses profits de 30% grâce à la hausse des tarifs.