Edouard Philippe 1280 LUDOVIC MARIN / AFP 1:23
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Aurélie Herbemont, édité par A.H.
Délocalisé dans le Cher, le cabinet du Premier ministre veut donner l'exemple en sillonnant les routes à 80 km/h, deux mois avant l'entrée en vigueur de cette mesure, très critiquée en zone rurale. 
REPORTAGE

C'est un déplacement… à 80 km/heure. Le Premier ministre Édouard Philippe poursuit sa visite de trois jours dans le Cher. Pour montrer l'exemple avant l'entrée en vigueur de la mesure sur les routes secondaires au 1er juillet prochain, il a donc décidé de rouler à 80 km/heure au lieu de 90 km/heure sur les routes bidirectionnelles sans séparateur. 

"Une décision parisienne". Oubliez donc les cortèges officiels avec gyrophares, sirènes hurlantes, et excès de vitesse. Dans le département du Cher, 98% des routes seront concernées par la baisse de la vitesse autorisée. La population accueille plutôt mal la mesure. "C'est une décision parisienne, complètement déconnectée", peste cet habitant, qui parcourt une centaine de kilomètres par jour, et estime à environ 15 minutes le temps perdu, matin et soir, quand la mesure entrera en vigueur. Or, "perdre quelques minutes peut sauver des vies", martèle Matignon.

Incompréhension et colère. À titre personnel, le Premier ministre n'est en revanche pas très loquace pour défendre la mesure. "Je savais que cette mesure allait susciter beaucoup de commentaires, un peu d'incompréhension parfois, et même de la colère", a-t-il simplement glissé au micro d'Europe 1. Édouard Philippe n'a pas pu échanger avec les habitants sur le sujet. À force de multiplier les visites, toutes très éloignées les unes des autres, il est arrivé en retard à Bourges et a dû annuler sa déambulation dans les rues de la ville.