Le Premier ministre Jean Castex s'est porté en faux contre l'image d'un Emmanuel Macron "hautain", le décrivant au contraire comme plein de "considération" pour les Français dont il veut "alléger les souffrances", lors d'un déplacement mardi dans le Nord.
Capacité du président à prendre des "décisions difficiles"
Emmanuel Macron "est un homme extrêmement engagé, qui a une vision du pays mais a aussi une profonde connaissance de ses concitoyens", a assuré Jean Castex au cours d'une réunion publique à Halluin, une commune à la frontière belge qui a accordé 30,19% de voix à Marine Le Pen au premier tour, devant Emmanuel Macron (28,08%)
Il a mis en avant "l'intérêt qu'il leur porte, sa considération profonde" et son "souci d'alléger leurs souffrances", loin de l'image d'homme "hautain, qui n'écoute pas", que lui renvoient parfois les Français.
Insistant sur la capacité du président sortant à prendre des décisions difficiles mais indispensables pour l'avenir, le Premier ministre a évoqué la réforme des retraites, estimant qu'"il vaut mieux décaler l'âge de départ pour permettre à des millions de retraités de vivre mieux, d'avoir une dépendance mieux prise en charge".
Devant quelque 300 personnes, le Premier ministre a laissé le soin au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui l'accompagnait, d'attaquer Marine Le Pen, son "programme infinançable", sa "démagogie" et ses "promesses sans lendemain".
Castex vante la "réindustrialisation" menée sous le quinquennat
Sur la question de la place de la France au sein de l'Union européenne, "tout retour en arrière serait mortifère", a aussi averti M. Castex, assurant que l'UE avait cessé de "n'être qu'un lieu de libre-échange" pour devenir de plus en plus politique sous la présidence française du Conseil.
Au cours de ce déplacement dans le Nord, le Premier ministre a d'abord visité la société de tissage Lemaitre Demeestere, dont les produits en lin sont réalisés à 100% en France, saluant la relocalisation des activités de filature, accompagnée par le plan de relance, et le potentiel de cette filière.
Tout en disant comprendre l'"inquiétude" des Français, il y a vanté la "réindustrialisation" menée sous ce quinquennat, insistant sur sa compatibilité avec la transition écologique.
"A la fin du fin, dans le secret de l'isoloir, chacun doit se dire 'qu'est-ce qui est le mieux pour mon pays, qui va sauvegarder l'identité, les valeurs qui fondent le pays?'", a-t-il ensuite résumé auprès de journalistes; au cours d'une déambulation dans le centre-ville d'Halluin, entre deux selfies avec des habitants.