C'est une visite qui n'était pas au programme de sa journée. Lundi après-midi, en marge d'un déplacement dans l'Essonne, Emmanuel Macron s'est invité dans une association de quartiers d'Évry-Courcouronnes qui aide les habitants à passer leur permis et les demandeurs d'emploi à refaire leur CV, avant une nouvelle étape du grand débat national devant des élus.
Opération séduction. Avec cette visite impromptue, le chef de l'État a pris tout le monde de court, en bénéficiant de l'effet de surprise pour dérouler son discours sur les mesures qu'il a prises en faveur des banlieues. "Vous avez vu tous les jeunes qui sont autour de la table pour préparer leur stage et leur emploi de demain. Ce sont les meilleurs ambassadeurs de notre dispositif de la ville", a-t-il ensuite déclaré aux journalistes présents.
>> De 17h à 20h, c’est le grand journal du soir avec Matthieu Belliard sur Europe 1. Retrouvez le replay ici
Trois publics face à lui. Au cours de ce détour inopiné, le locataire de l'Élysée a rencontré trois types de publics : il y a d'abord les personnes venues lui offrir un bain de foule, moment devenu rare depuis la crise des "gilets jaunes" déclenchée à l'automne.
Derrière ces soutiens, il y avait ces mêmes "gilets jaunes", véhéments, qui ont exprimé leur hostilité à l'égard du président. "Macron Démission", "Emmanuel Macron on va te chercher chez toi", "Castaner en prison" ont chanté certains, sous l’œil de nombreux CRS chargés de sécuriser les lieux, avec barrages et fouilles aux abords.
A son arrivée à Evry-Courcouronnes, le Président est interpelé par des riverains qui veulent se joindre au débat. Échange sur l’école. #macronevry@Europe1pic.twitter.com/ZN3CwoCD1v
— Jean-Rémi Baudot (@jrbaudot) 4 février 2019
Enfin, il y avait les jeunes qui l'attendaient pour lui dire leur colère et leurs attentes. "Il a dit que quand on passe le trottoir, on trouve du boulot", confie Yahya, un habitant du quartier. "Moi j'ai passé le trottoir, je n'ai rien trouvé. On se déplace, on va très loin. Eux, ils ne vivent pas ce qu'on vit au quotidien dans les banlieues. C'est difficile pour nous quand on s'appelle Yahya, Mohamed ou Mamadou."
A Evry, Yahya 18 ans interpelle le PR sur les difficultés de trouver un emploi quand on vient de banlieue. Un conseiller de l’Élysée lui donnera une carte #macronevry@Europe1pic.twitter.com/X9o0VtgAIs
— Jean-Rémi Baudot (@jrbaudot) 4 février 2019
La politique de la ville omniprésente. En fin d'après-midi, Emmanuel Macron s'est dirigé dans la salle Claude-Nougaro de la ville pour démarrer son échange avec les élus locaux sur de nombreux thèmes. Au programme, à Évry-Courcouronnes plus que dans le Lot ou l'Eure, la la politique de la ville, sujet central pour les habitants de cette commune du sud de l'Île-de-France, à 40 minutes de la capitale en RER et au moins une demi-heure en voiture.