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De l'immigration aux retraites, de nouvelles montagnes à gravir pour François Bayrou

Europe 1 avec l'AFP . 3 min
Le président du MoDem, François Bayrou.
Le président du MoDem, François Bayrou. © AFP

Projet de loi sur la fin de vie, politique migratoire, introduction de la proportionnelle dans les élections législatives, réforme des modes de scrutins municipaux dans certaines villes... Les chantiers attendant François Bayrou sont nombreux, et divisent au sein même de son propre camp.

Les budgets en passe d'être adoptés, François Bayrou va devoir affronter de nouveaux dossiers abrasifs de l'immigration aux retraites, en passant par la fin de vie et la réforme des modes de scrutin.

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Non pas un mais "huit sommets de l'Himalaya" à surmonter

"En sortant de l'impasse budgétaire, on a installé le camp de base. Maintenant, il faut se lancer à l'attaque des huit sommets" de l'Himalaya, affirmait récemment le Premier ministre, lucide sur les difficultés qui l'attendent alors qu'il est privé de majorité à l'Assemblée nationale.

Après avoir obtenu que les socialistes ne le censurent pas sur le budget, François Bayrou amorce un virage vers la droite, assurant vouloir "répondre à la demande d'ordre et d'autorité" des Français.

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Le gouvernement soutient ce jeudi une proposition de loi de la droite visant à durcir les restrictions au droit du sol à Mayotte, même s'il n'entend pas l'étendre à la métropole. Il est aussi favorable au rétablissement du délit de séjour irrégulier.

Un sujet inflammable pour le PS, qui va déposer le 19 février une motion de censure "spontanée" pour protester contre les propos de François Bayrou évoquant un "sentiment de submersion" migratoire.

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François Bayrou a remis sur la table, et les socialistes l'ont salué, la controversée réforme des retraites de 2023, en confiant aux partenaires sociaux le soin d'en rediscuter sans "tabou", même sur l'âge de départ à 64 ans, mais sans toucher à l'équilibre financier du système.

Il a promis aussi de soumettre au Parlement un accord, même partiel, sur cette réforme, qui avait été contestée par l'ensemble de la gauche et par l'extrême droite. Or le patron du PS Olivier Faure a prévenu mercredi qu'il pourrait censurer le gouvernement si le Parlement n'avait "pas le dernier mot" ou s'il y avait "une forme d'entourloupe".

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Le projet de fin de vie, âprement discuté au sein de la majorité

François Bayrou entend scinder en deux le futur texte de loi sur la fin de vie, pour distinguer les soins palliatifs d'une part et l'aide à mourir d'autre part, afin que chaque député puisse éventuellement voter "différemment" sur l'un et l'autre. Mais la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet n'est pas d'accord et le sujet divise ses propres troupes.

Le député Olivier Falorni (MoDem), auteur d'une proposition de loi qui reprenait le projet de loi tombé avec la dissolution, est aussi fermement opposé à une telle scission qui masque, selon lui, "une volonté d'abandon". Les participants à la Convention citoyenne sur la fin de vie ont demandé au président de la République de trancher.

François Bayrou prône depuis longtemps l'introduction de la proportionnelle dans les élections législatives. Mais différentes options font débat entre ceux qui plaident pour une "dose" de proportionnelle et d'autres qui aimeraient la voir assortie d'une prime majoritaire, comme le RN.

Dès son arrivée à Matignon, le chef du gouvernement a plaidé pour le retour du cumul des mandats locaux - qu'il veut de nouveau autoriser pour les parlementaires. Une sortie critiquée pour celui qui a gardé la mairie de Pau, où il se rend chaque semaine tout en étant Premier ministre.

Un projet de réforme des modes de scrutins municipaux en construction

François Bayrou souhaite aussi une réforme rapide des modes de scrutins municipaux pour Paris, Lyon et Marseille, une revendication qui divise fortement sur le terrain, nombre d'élus soupçonnant un calcul électoraliste.

"Vouloir changer les règles à moins d'un an du scrutin" de 2026, c'est "du tripatouillage", a ainsi dénoncé la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo. Des réticences existent aussi à droite et au sein du parti présidentiel Renaissance. Parmi les "crevasses" à franchir figure la réforme de l'Etat, qui vise à faire des économies pour réduire encore le déficit dans le prochain budget.

Le Premier ministre va demander à chaque ministère "de lancer une analyse en profondeur, qui partira non pas des moyens mais des missions de l'État", en vue d'un effort de "rationalisation". Dans sa déclaration de politique générale, il s'était demandé si les 1.000 agences ou opérateurs publics étaient toutes "nécessaires".