Pour son tout premier discours devant ses fidèles, en tant que candidat à la présidence de la République, Eric Zemmour a décidé d'établir ses quartiers au Parc des Expositions à Villepinte. Un premier meeting marqué par des affrontements entre ses suiveurs et des membres de SOS Racisme, mais aussi par sa diatribe à l'encontre de l'actuel président de la République Emmanuel Macron.
"Emmanuel Macron est fondamentalement inintéressant"
"Ce n'est pas seulement la personne d'Emmanuel Macron que nous allons vaincre, mais encore mieux : son idéologie. Ce système dont il est le porte-drapeau, le porte-parole et l'exécutant. La personne d'Emmanuel Macron ne nous intéresse pas parce qu'elle est fondamentalement inintéressante. Personne ne sait qui il est, parce qu'il n'est personne", a-t-il asséné, devant la clameur du public.
Porté par une foule totalement subjuguée par sa verve, il en a également profité pour réduire à néant la politique mise en place par le président, notamment depuis la crise du Covid-19. "Derrière le masque de la parfaite intelligence technocratique, la montagne d'idées superficielles, les slogans contradictoires, le 'en même temps', synonyme de désordre, et le 'quoi qu'il en coûte', synonyme de ruine, il n'y a personne. Il n'y a rien." a martelé encore Eric Zemmour.
Ces attaques au vitriol sont-elles synonymes d'une transformation réussie pour Eric Zemmour ? "On a vu un candidat à l'élection présidentielle. On a oublié le polémiste. Il y avait des drapeaux par dizaines, des pancartes 'Zemmour président'. Il a vraiment réussi à haranguer la foule. Tout a été mis en place pour que cette mue ait lieu", a affirmé Gauthier Le Bret, journaliste politique pour CNEWS, présent lors du meeting.
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Eric Zemmour adepte de la "posture victimaire" ?
Mais pour Jean-Claude Dassier, consultant CNEWS, malgré des qualités oratoires indéniables, il adopte une conduite assez risquée. "Son discours était réussi. Néanmoins, je suis gêné quand il prend une posture totalement victimaire, où tout le monde lui en veut, même si on comprend pourquoi. (A l'en croire), il est le seul porteur de la vérité. Tous les autres sont des 'affreux jojos' au service du pouvoir, y compris la presse.", a-t-il condamné, avant d'ajouter au micro de Laurence Ferrari : " Franchement, s'il y en a un qui n'a pas à se plaindre de la manière dont il a été traité par la presse depuis deux mois, c'est lui."
L'ancien président de l'Olympique de Marseille a dénoncé les turpitudes d'Eric Zemmour, grossièrement extrapolées, pour passer progressivement du statut de simple oracle à celui d'autoproclamé "sauveur de la France". "Je comprends très bien la colossale finesse qui consiste à dire 'Je suis victime de tout ça. Aidez-moi ! Venez à mon secours'. Mais honnêtement, les relais médiatiques au service du pouvoir... Franchement, il charrie un peu".
Une position qui ne lui a, visiblement, pas empêché de conquérir les 13.000 personnes présentes à Villepinte, totalement acquises à sa cause.