Le communiqué officiel de l'Elysée est tombé à 19h40 jeudi soir, mais le secret avait été éventé bien avant. Le remaniement du gouvernement, attendu depuis plusieurs jours, s'est produit petit à petit au fil de l'après-midi et de la soirée. Ce sont les ministres eux-mêmes ou leur entourage qui ont informé la presse au fil de la journée, du jamais vu pour un remaniement.
Parmi les départs les plus emblématiques : celui de Pap Ndiaye à l'Education, remplacé par Gabriel Attal. À 34 ans, l'étoile montante de la Macronie bénéficie d'une nouvelle promotion. Car il s'agit déjà de son troisième ministère depuis 2018. Celui que Jean Castex surnommait "le jeune Gabriel" prend donc la tête d'une administration pléthorique : 850.000 professeurs et 1,2 million de fonctionnaires. Mais il s'agit également d'un ministère en crise : panne de vocations chez les professeurs, entrisme religieux à l'école et une baisse continue du niveau des élèves.
Revenir aux fondamentaux
Alors, face à ces défis, Gabriel Attal devrait incarner à nouveau un changement de ligne rue de Grenelle. Il compte ainsi revenir aux fondamentaux, comme il l'a indiqué jeudi soir lors de sa passation de pouvoir avec Pap Ndiaye. "Après ce que le pays a traversé au début du mois de juillet, il faut en revenir à des choses simples, le respect du professeur et de son autorité, la maîtrise des savoirs fondamentaux, le respect de la laïcité. Alors que nous sommes tous, tu l'as dit (ndlr : s'adressant à Pap Ndiaye) encore si douloureusement meurtri par l'assassinat de Samuel Paty", souligne le jeune macroniste de 34 ans.
Gabriel Attal devra aussi nouer une relation apaisée avec les syndicats, plutôt méfiants après sa nomination, mais qui ont déjà salué par le passé sa capacité à dialoguer. Sa première mission dans son nouveau costume et face à la pénurie d'effectifs, sera d'assurer à la rentrée, un professeur devant chaque classe.