Manuel Valls, candidat à la primaire initiée par le PS, "assume" la politique qu'il a menée sur l'accueil des migrants lorsqu'il était Premier ministre, estimant que l'"Histoire (lui) a donné raison", ce que son rival Vincent Peillon a contesté. "Ce que j'ai dit, non seulement je l'assume mais je pense que la France a eu raison de mener cette politique, l'Histoire nous a donné raison", a déclaré Manuel Valls lors du deuxième débat télévisé sur BFM TV, iTélé et RMC. "L'accueil illimité ça n'est pas possible", a-t-il encore insisté, assurant que son gouvernement avait "fait face à la crise migratoire".
Valls assume sa politique de restreindre l'accueil de réfugiés. L'ancien locataire de Matignon était interrogé sur un discours tenu le 13 février 2016 à Munich, lors duquel il avait assuré que l'Europe ne pouvait "pas accueillir plus de réfugiés". Il avait plus généralement critiqué la politique migratoire de la chancelière allemande, ce qui avait ulcéré une partie de la gauche. "Comment être sans cœur, sans réaction face à ce drame épouvantable, notamment en Méditerranée ?", s'est aussi défendu Manuel Valls en évoquant "ces personnes, ces hommes, ces femmes, ces enfants, qui se noient, qui fuient la guerre, la misère, la torture". Il a aussi évoqué "l'honneur de la France" qui est selon lui d'avoir "sorti des gens" des campements sauvages de Calais ou Paris pour les envoyer dans des centres d'accueil.
#PrimaireLeDebat Passe d'armes entre #Peillon et #Valls sur l'accueil des migrants pic.twitter.com/oRSKzqAlyk
— BFMTV (@BFMTV) 15 janvier 2017
"Les Français plus généreux que leurs dirigeants", rétorque Peillon. "La vie, ce n'est pas une ardoise magique", a raillé en retour Vincent Peillon, en soulignant son "désaccord profond" sur la question, qui "a marqué ce quinquennat". Il a également déploré que Manuel Valls ait "fait la leçon à la chancelière" sur la crise migratoire. Rappelant que Manuel Valls avait promis d'accueillir "30.000" réfugiés, "pas plus", Vincent Peillon a poursuivi : "nous sommes à 5.000". "J'ai le sentiment que les Français étaient plus généreux que leurs dirigeants", a grincé l'ancien ministre de l'Education en estimant que "nous devons accueillir, accueillir dans la durée". "Nous avons les moyens de le faire, si nous ne nous mettons pas dans la position de brûler l'unité européenne", a renchéri Vincent Peillon. "Je veux dire à Manuel Valls que quand on critique un de ses discours, on ne critique pas la France", a-t-il fait valoir.