Au terme de plus de 2h30, les participants au deuxième débat des européennes organisé par Europe 1 et CNews, ont été invités à présenter leur conclusion, à moins de vingt jours du scrutin. Le patron de l'UPR et partisan du Frexit François Asselineau a demandé aux Français d'arrêter "de voter toujours pour les mêmes partis politiques", car, selon le candidat à la présidentielle de 2017, "cela fait quarante ans qu'il y a une élection au suffrage universel pour le Parlement européen, et quarante ans qu'il ne se passe rien". Et d'appeler à voter pour la liste de son parti, "le seul parti français qui propose depuis douze ans la sortie de l'UE, de l'euro, de l'OTAN", vantant des analyses "constamment justes et exactes".
L'ESSENTIEL : pouvoir d'achat, écologie, démocratie...ce qu'il faut retenir du débat des européennes
Bien loin d'une proposition de sortie de l'Union européenne, le chef de file des centristes de l'UDI Jean-Christophe Lagarde a lui rappelé que l'UE est "le seul instrument qui nous permet d'équilibrer le rapport de force avec des grandes puissances économiques, continentales". Toutefois, l'ex-maire de Drancy a reconnu que l'Europe est "en panne, paralysée". "Sortir de cette paralysie nécessite de la démocratiser", a-t-il ajouté, plaidant par exemple pour que le Parlement européen puisse élire directement le président de la Commission européenne, ou pour mettre fin à l'unanimité pour les décisions sur les règles fiscales et sociales. Plus globalement, le député de Seine-Saint-Denis a appelé à "retrouver des projets fédérateurs".
"L'Europe, on s'y soumet ou on la quitte", selon Florian Philippot
"L'Europe, c'est sérieux, et il faut la prendre au sérieux", a de son côté martelé le numéro 3 de la liste de Génération.s, Guillaume Balas, pour qui le Parlement européen a "beaucoup de pouvoirs, parfois plus que le parlement national". "On décide en votre nom de choses très importantes qui concernent l'écologie, les normes de santé, la question du commerce international", a-t-il dit, s'adressant aux Français. Vantant en Benoît Hamon, "un homme qui a toujours regardé l'avenir", et se félicitant de la présence sur la liste de l'ancien ministre grec des Finances Yannis Varoufakis, Guillaume Balas a rappelé que leur projet avait été élaboré "dans tous les pays européens, quand les représentants des autres listes portent, selon lui, "un message national".
De son côté, le patron des Patriotes Florian Philippot s'est adressé aux partisans d'une sortie de l'Union européenne. "On arrive à un point où c'est la France ou l'UE", a-t-il cinglé, estimant qu'une réforme de l'Europe est impossible en son sein. "L'Europe, on s'y soumet ou on la quitte", a-t-il ajouté, promettant une sortie "avec espérance, avec confiance", pour "retrouver la démocratie, la liberté de mener les politiques qui nous conviennent". "Il faut voter avec son cœur", a-t-il conseillé, mettant en avant le soutien apporté à sa liste par l'eurosceptique britannique Nigel Farage et la présence de "gilets jaunes" sur sa liste.
"Parti communiste is back", annonce Fabien Roussel
Le communiste Fabien Roussel a lui annoncé une élection "très importante". Voyant "beaucoup de colère dans notre pays", mais aussi "beaucoup d'espoirs de changement", il a pourtant fait part de son sentiment "que tout est fait pour que l'abstention soit la plus forte possible". "100% des banquiers, des représentants des marchés financiers, iront voter", a-t-il prévenu, en revanche, si rien n'est fait "il y aura 50% d'abstention dans le monde du travail". Fabien Roussel a donc appelé les militants de gauche et les potentiels abstentionnistes "à se révolter avec le bulletin rouge de Ian Brossat, en mettant un carton rouge au gouvernement". Dans un contexte de forte concurrence à gauche, le leader du PCF a aussi appelé à "donner de la force à un parti qui compte à gauche". "Parti communiste is back", a-t-il conclu.
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Enfin, Nathalie Arthaud, représentante de Lutte ouvrière, a remarqué qu'en temps normal, "les travailleurs n'ont pas la parole". Or, selon l'ancienne candidate à la présidentielle, le mouvement des "gilets jaunes" leur a permis "de mettre sur la table la question du pouvoir d'achat". Pour la successeure d'Arlette Laguiller, "il faut que les travailleurs aillent encore plus loin et revendiquent clairement ce qui leur est nécessaire, de prendre sur les profits pour augmenter les salaires, pour embaucher, pour en finir avec les suppressions d'emplois et les fermetures d'entreprises". "Il faut répartir le travail entre tous, sans perte de salaire", a-t-elle ajouté, or, "il y a l'argent pour ça". Revendiquant ne pas avoir de programme électoral pour les élections européennes, "car je ne pense pas que les choses viendront d'en haut", Nathalie Arthaud veut que les travailleurs sachent qu'il existe un parti "dans lequel ils peuvent avoir confiance".