"Agent de l'étranger", parti de la "flemme nationale". Le candidat d'extrême droite aux élections européennes Jordan Bardella a été la cible dimanche, sur l'Ukraine et la Russie, de ses rivaux réunis pour un premier débat télévisé. Les sept principaux candidats - Jordan Bardella (RN), Valérie Hayer (Renaissance), Raphaël Glucksmann (PS-Place publique), Manon Aubry (LFI), Marie Toussaint (Les Écologistes), François-Xavier Bellamy (LR) et Marion Maréchal (Reconquête !) - étaient durant deux heures invités à débattre dans le cadre du Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Paris Première.
"Vous êtes un agent de l'étranger", a lancé Marie Toussaint au président et tête de liste du Rassemblement national, qui reprochait à Emmanuel Macron de vouloir "supprimer la souveraineté de la France" en prônant une défense européenne. "Quand on a une telle fascination pour (le président russe) Vladimir Poutine, pour (le président syrien) Bachar el-Assad, on ne peut pas venir ici et dire qu'on défend les Françaises et les Français. C'est vraiment un mensonge", a ajouté la candidate.
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"Vous n'avez jamais voté (au Parlement européen) en faveur" de résolutions visant à "se libérer du gaz russe", a encore affirmé Marie Toussaint. "C'est l'hôpital qui se fout de la charité", a renchéri Valérie Hayer, alors que Jordan Bardella suggérait à ses concurrents de "balayer devant (leur) porte" parce que la France est le "premier pays importateur de gaz russe" dans l'UE. La candidate du camp présidentiel a jugé "honteux" le "soutien" du RN à la Russie en rappelant que Jordan Bardella n'avait "jamais soutenu les condamnations (du Parlement européen) contre l'emprisonnement de l'opposant russe" Alexeï Navalny, décédé en prison depuis.
"Vous n'êtes plus le parti à la flamme nationale, mais bien le parti à la flemme nationale"
Raphaël Glucksmann a pour sa part souligné que le candidat d'extrême droite avait "voté contre" la création d'un fonds européen de défense. "Vous voulez qu'on parle de vos intérêts avec la Géorgie ?" a rétorqué la tête de liste RN. Mais le candidat du PS, qui a conseillé par le passé l'ancien président géorgien pro-occidental Mikheil Saakachvili et a été pour cette raison la cible de campagnes de désinformation, s'est dit "fier", pendant que le FN (devenu RN), "dirigé par Jean-Marie Le Pen, approuvait l'invasion de la Géorgie", d'être "aux côtés des Géorgiens pour lutter contre Vladimir Poutine". "Vous n'êtes pas patriote, vous êtes au service d'une idéologie", a-t-il lancé à Jordan Bardella.
La candidate de la France insoumise Marion Aubry a à son tour reproché à Jordan Bardella d'avoir déposé "21 amendements en l'espace de cinq ans" au Parlement européen. "Vous n'êtes plus le parti à la flamme nationale, mais bien le parti à la flemme nationale", en a-t-elle conclu.