Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’affrontent ce mercredi lors du traditionnel débat d’entre-deux tours des finalistes de la présidentielle, depuis le studio 5 du Lendit, à La Plaine-Saint-Denis, quatre jours avant le second tour, dimanche 24 avril. Un événement à suivre en direct et en intégralité sur Europe 1. En 2017, ce rendez-vous avait attiré plus de 16 millions de téléspectateurs. Quel sujet ouvrira ce rendez-vous ? Les deux candidats auront-ils des oreillettes ? Seront-ils conseillés en direct ? Europe 1 fait le point sur l'organisation millimétrée de ce face-à-face.
Marine Le Pen ouvrira le bal
Le tirage au sort a eu lieu. Ce sera Marine Le Pen qui prendra la parole en premier ce soir, sur le thème du pouvoir d’achat. C’était un des points très forts de négociation entre les deux camps, qui peut avantager la candidate RN. L’audience est plus forte au début, et le pouvoir d’achat est la thématique phare de la campagne de Marine Le Pen. Ensuite seront évoqués : les retraites, la place de la France dans le monde, l'immigration, la sécurité, l'environnement et la jeunesse. À la fin de l'émission, Emmanuel Macron et Marine Le Pen auront une carte blanche pour s'exprimer sur un thème de leur choix.
Les candidats seront face à face à une distance de 2m50, les journalistes Léa Salamé et Gilles Bouleau en retrait, sur une table située à quatre mètres d’eux. La température du studio sera de 19 degrés, et la durée de l'émission est estimée à 2h30.
Techniquement également, tout est strictement règlementé : le cadrage, mais aussi les plans que pourra utiliser le réalisateur. Il y a eu de grosses discussions sur les plans de coupe, ces plans cadrés sur le candidat qui n’a pas la parole quand l’autre intervient. Les équipes de Marine Le Pen estiment que ces plans l’ont desservi en 2017. Les règles d’utilisation de ce cadre ont donc été modifiées.
Des réalisateurs pour veiller au respect du règlement technique
Les deux candidats ont aussi des réalisateurs conseils, qui seront en régie aux côtés du réalisateur de l’émission. Ils seront là pour bien veiller au respect du règlement technique négocié. Du côté de Marine Le Pen, il y aura Laurent Jacobelli, porte-parole de la candidate et ancien producteur TV. Et pour Emmanuel Macron, ce sera le réalisateur Jérôme Revon, qui a réalisé les meetings d’Emmanuel Macron à La Défense Arena et à Marseille.
Ensuite, les principaux conseillers des candidats seront présents. Pour Marine Le Pen : son attachée de presse Caroline Parmentier, ses proches Marie-Caroline Le Pen, Philippe Olivier, ou encore Renaud Labaye son directeur de cabinet.
Côté Emmanuel Macron, il y aura entre autres les communicants Quitterie Lemasson et Clément Léonarduzzi. Mais leur rôle est vraiment limité. Il n’y a bien sûr pas d’interaction avec les candidats pendant le débat. Les deux finalistes ne portent bien sûr pas d’oreillette.
Ce que les candidats devront éviter lors du débat
Les deux candidats jouent gros à quatre jours du second tour. Emmanuel Macron devra prendre au sérieux son adversaire du soir et contrairement à 2017, où il incarnait une forme de renouveau, le président sortant devra cette année défendre son bilan. Marine Le Pen va chercher quant à elle la crédibilité, cinq ans après son débat raté qu'elle a longtemps traîné comme un boulet.
Pour les deux candidats, il y a certains faux-pas à ne pas commettre mercredi soir. "L'absence d'humilité, c'est la première erreur", explique Franck Louvrier, ancien conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, au micro d'Europe 1. "Il faut éviter les propos incompréhensibles, c'est-à-dire trop techniques. Il faut aussi paraître sympathique parce que la télévision s'écoute avec les yeux", souligne-t-il.