"On a encore huit jours difficiles à vivre. Cela ressemble à un remaniement." Face aux rumeurs, annonces et démentis qui se succèdent à la vitesse de l'éclair depuis plusieurs jours, même ce membre du gouvernement fatigue. Il faut que dire que depuis que la date du déconfinement, le 11 mai prochain, est connue, toutes les interrogations tournent désormais autour des modalités. En l'absence de certitude, mais avec la multiplication des revirements, règne une impression de cacophonie au sommet de l'Etat.
Blanquer fâche Matignon, l'Élysée le prend de court
En réalité, toute la difficulté pour l'exécutif est là : toutes les hypothèses sont à l'étude, mais ce ne sont que des hypothèses. Voilà pourquoi, en Conseil des ministres cette semaine, Emmanuel Macron a mis en garde sur le risque que ce qui n'est qu'une piste soit compris comme une décision. Mais le mal était déjà fait : mardi, Jean-Michel Blanquer avait lui-même évoqué une rentrée progressive et par niveaux de classe, alors que rien n'était confirmé. Suscitant la colère de Matignon.
Quand l'Elysée s'exprime, c'est aussi pour faire part d'hypothèses... mais ce n'est pas forcément plus clair. En témoignent les annonces de jeudi. Le retour à l'école sur la base du volontariat ? Les équipes du ministre de l'Éducation nationale n'avaient pas été mises au courant.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> La France peut-elle espérer un scénario plus favorable que l'Italie ?
> Les femmes et les personnes de groupe sanguin O sont-elles plus résistantes ?
> Certaines formes graves sont-elles liées à un facteur génétique ?
> Comment va se dérouler la distribution de masques en France ?
Après avoir annoncé que les déplacements entre régions ne seront pas interdits après le 11 mai, le Palais a corrigé : "Rien ne dit qu'ils ne seront pas interdits, rien ne dit qu'ils le seront." Même chose sur les masques, annoncés comme obligatoires dans les transports en commun, avant qu'on ne précise qu'il ne s'agit, là encore, que de pistes de travail. Le plan global est attendu au plus tard début mai.