La présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse a déclaré lundi qu'"à la place" et "dans la situation" de Laurent Wauquiez, elle démissionnerait de la présidence des Républicains, après le 8,48% historiquement bas réalisé par la liste LR aux européennes. "C'est une question personnelle. Si j'étais à sa place et vu la situation, sans doute je le ferais", a répondu Valérie Pécresse sur RTL. Mais "le sujet n'est pas personnel. Le sujet, c'est celui de la ligne politique de la droite, et aussi celui de sa stratégie", a ajouté Valérie Pécresse, qui a créé en 2017 son propre mouvement, Libres!, associé aux Républicains.
Pour "une refondation"
Valérie Pécresse a dit souhaiter "une refondation" et en appelle à la "responsabilité" des leaders de la droite. "Tous ceux qui sont dedans, les François Baroin, les Gérard Larcher, les Bruno Retailleau, les Éric Woerth, les Jean-François Copé ; mais tous ceux qui sont aussi dehors, Xavier Bertrand ; tous ceux qui se sont un peu mis en retrait, nos maires qui sont puissamment ancrés dans leur territoire. Tous ceux-là doivent venir se réunir, avec une discussion aussi avec le centre-droit", a-t-elle dit.
"Il ne faut pas avoir une stratégie de rétrécissement mais une stratégie d'élargissement"
"À partir du moment où nous n'incarnons pas une alternance crédible, un certain nombre de nos électeurs qui veulent voter contre (Emmanuel) Macron votent pour le Rassemblement national, et ceux qui veulent faire barrage au populisme ont voté Emmanuel Macron", a analysé Valérie Pécresse.
Elle a rendu hommage au "courage" et "talent" de François-Xavier Bellamy. Mais "notre ligne politique était trop rétrécie", a-t-elle jugé, en écho au profil conservateur de la tête de liste désignée par Laurent Wauquiez. "J'appelle à une refondation, j'appelle aussi à ce que la ligne politique évolue, s'enrichisse de nos différences, de notre diversité. Il ne faut pas avoir une stratégie de rétrécissement mais une stratégie d'élargissement."
Toutefois, "Si on agit par le seul prisme des têtes à couper, on va aller à nouveau vers les mêmes difficultés", a relevé de son côté sur RFI Annie Genevard, vice-présidente de l'Assemblée et secrétaire générale du parti LR. "Laurent Wauquiez a fait le choix de François-Xavier Bellamy qui a fait une très bonne campagne." "C'est le fond qui compte", a-t-elle ajouté. Selon elle, LR doit "retrouver un espace politique entre LREM et le RN".