Bruxelles s'apprête à dévoiler jeudi ses nouvelles prévisions de déficit public en 2017 et 2018 pour la France. Emmanuel Macron se retrouve déjà sous pression pour respecter les règles européennes, après neuf ans de dérapage.
Sortir du déficit excessif. "L'Europe va regarder Emmanuel Macron en lui demandant d'être sérieux sur les finances publiques et de tenir les engagements de la France", a averti mardi le Commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici. "Il est important que la France sorte de la procédure de déficit excessif, il ne serait pas bon que la France soit le dernier pays en Europe à être en déficit excessif".
3,1% en 2018. Lors de ses prévisions d'hiver, le 13 février dernier, la Commission européenne avait tablé sur un déficit public de 2,9% du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2017 et de 3,1% en 2018. La dernière fois que le déficit public français était sous la barre fatidique des 3% du PIB, respectant ainsi les règles européennes auxquelles les pays membres de la zone euro ont souscrit, remonte à 2007, c'est-à-dire avant la crise financière. Il s'établissait à 2,7% du PIB.
Délais de 2 ans en 2013 et 2015. Par deux fois, la France a bénéficié de délais de deux ans, concédés par la Commission européenne pour revenir dans les clous : en 2013 -Pierre Moscovici était alors ministre français de l'Economie et des Finances- et en 2015.
Pari tenable ? "Nous avons toutes les raisons de penser que l'objectif de passer en dessous de 3%, de respecter les critères, est tout à fait tenable", a assuré Pierre Moscovici. De fait, Emmanuel Macron était le seul des candidats à la présidentielle à s'être engagé à rester en 2017 dans "l'épure des 3%".
"La France doit restaurer sa crédibilité." Dans un entretien à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, paru le 17 mars dernier, Emmanuel Macron avait affirmé : "Nous ne remettrons pas l'Europe sur les rails si la France ne fait pas son travail (...) La France doit restaurer sa crédibilité en réformant son marché du travail et en faisant preuve de sérieux sur son budget".
Des déclarations qui flattaient Berlin, toujours très sourcilleux en matière d'orthodoxie financière et qui dégage depuis 2014 des excédents publics pour 2017, la Commission européenne tablait en février sur +0,4%.