La démission surprise de Nicolas Hulot ne met pas qu'Emmanuel Macron dans l'embarras. Privées d'un ministre de la Transition écologique, au bilan certes contrasté, mais très populaire auprès des Français, les associations de défense de l'Environnement ont fait part mardi de leur inquiétude, regrettant un "gâchis".
"Un gouvernement pour lequel l'écologie n'est qu'un vernis". "Face au plus grand péril jamais connu pour l'homme, le gouvernement d'Emmanuel Macron et d'Édouard Philippe est le problème et pas la solution", attaque Florent Compain, président des Amis de la Terre, sur Twitter.
Démission de @N_Hulot ! Après un été qui nous a donné un avant goût de ce qui nous attend. Nous sommes d'accord sur le constat. Face au plus grand péril jamais connu pour l'homme, le gouvernement @EmmanuelMacron@EPhilippePM est le problème et pas la solution.
— COMPAIN Florent (@Florent_COMPAIN) 28 août 2018
"Quel gâchis", regrette lui Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. Hulot "aura essayé mais n'a jamais pu s'imposer dans un gouvernement pour lequel l'écologie n'est qu'un vernis", ajoute-t-il .
Pour WWF France, cette décision, en plus d'être "un électrochoc", est aussi "un appel, non pas à la résignation mais à un changement structurel profond, y compris au sein de l'organisation du gouvernement".
Le "rôle destructeur majeur" du lobby de la chasse. Les avertissements en direction du gouvernement se sont multipliés. Nouvelle DG d'Oxfam France, l'ancienne patronne des Verts Cécile Duflot, qui estime que "Nicolas Hulot avait su ouvrir des dossiers d'importance", ajoute dans un communiqué que "nous mesurons combien ces batailles étaient difficiles (…) Aussi exprimons-nous également notre inquiétude quant à leur poursuite, notamment concernant la santé, la lutte contre la perte de la biodiversité et le changement climatique".
De son côté, France Nature Environnement "attend du gouvernement, interpellé par cette décision, qu'il change de braquet en matière de politiques écologiques". "L'action est urgente et doit être menée en cohérence par tous les membres du gouvernement, sans complaire aux nombreux lobbies dont les interventions sont incessantes", appelle encore l'association dans son communiqué.
Enfin, l'Association pour la protection des animaux sauvages préfère s'alarmer du "rôle destructeur majeur" du lobby de la chasse, "qui ne va pas s'arrêter". "L'Aspas (Association pour la protection des animaux sauvages) s'inquiète pour l'avenir de la nature, la sécurité des promeneurs ou encore le projet de réintroduction de deux ourses dans les Pyrénées, une des rares victoires de Nicolas Hulot".
La démission de Hulot, "une mauvaise chose" pour la France pour 55% des Français, selon un sondage.
Plus d'un Français sur deux estiment que la démission de Nicolas Hulot est une "mauvaise chose" pour la France et pour le gouvernement, selon un sondage réalisé mardi par Odoxa pour Le Figaro et FranceInfo.
Si 84% des personnes interrogées estiment que le départ du gouvernement est "plutôt une bonne chose" pour l'ex-ministre de la Transition écologique, 55% (contre 43%) le voient comme une "mauvaise chose" pour la France et 65% (contre 34%) pour le gouvernement, selon cette enquête.