"Il faudra s'exonérer du gaz russe et retrouver le plus vite possible notre autonomie car Vladimir Poutine n'aime pas le projet européen", s'est exclamé Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, invité de Jean-Pierre Elkabbach dimanche. "Il utilise le gaz pour nous diviser, il a tout fait, depuis des années, pour diviser l'Europe", a-t-il poursuivi sur Europe 1/CNews.
La France est-elle dépendante du gaz russe ?
"Il a essayé nous diviser avec son vaccin Spoutnik qui ne marchait pas, il a tout fait pour s'ingérer dans nos démocraties avec Russia Today et maintenant il utilise le gaz pour précisément nous diviser", a affirmé l'ancien Ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie.
Vladimir Poutine avait prévenu, si les pays "inamicaux", acheteurs de gaz russe, refusent de payer en roubles depuis des comptes en Russie, ils seront privés d'approvisionnements. Gazprom a suspendu ses livraisons à la Bulgarie, à la Pologne, aux Pays-Bas, au Danemark et à la Finlande.
En 2021, environ 45% des importations de gaz naturel de l'UE provenaient de Russie. Si jamais le Kremlin suspend ces livraisons à la France, Thierry Breton l'assure, nous sommes "prêts". "On a bâti un plan avec mes équipes pour pouvoir y répondre", annonce-t-il.
La France dans la liste des "pays inamicaux"
"On importe de Russie 155 milliards de mètres cubes par an", avance-t-il. Ce nouveau plan comprendra "50 milliards d'importations de gaz naturel liquéfié des Etats-Unis ou du Qatar, 10 milliards supplémentaires sur les pipeline existants, l'accélération des éoliennes offshore et des panneaux photovoltaïques représentant 25 milliards de mètres cubes", détaille-t-il. Redémarrer des centrales à charbon est également une option sur la table.
La liste des "pays inamicaux", publiée début mars, comprend notamment les Etats-Unis, les membres de l'Union européenne, le Royaume-Uni, le Canada, le Japon, la Suisse, Taïwan, la Corée du Sud, la Norvège et l'Australie. Les Etats de l'UE sont les principaux consommateurs de gaz russe.