"C'est la dernière fois que je vous présente mes vœux. C'est pour moi un moment d’émotion et de gravité", a déclaré François Hollande samedi soir, pour ses derniers vœux aux Français en tant que président de la République. Le chef de l'Etat, qui ne se représentera pas en 2017, a entamé son discours en adressant une pensée aux familles et aux blessés des attentats terroristes qui ont frappé la France en 2016, à Nice, Magnanville et Saint-Etienne-du-Rouvray.
"Je vous adresse du fond du cœur mes vœux les plus chaleureux pour cette nouvelle année." @fhollandehttps://t.co/zX28jWmC2Y
— Élysée (@Elysee) 31 décembre 2016
"Vous avez continué à chérir la liberté". "Je veux rendre hommage à nos policiers, nos gendarmes, nos militaires, qui se dévouent jusqu'au sacrifice pour notre sécurité", a souligné François Hollande. "Je sais votre inquiétude face à cette menace terroriste qui ne faiblit pas", a assuré le chef de l'Etat. "Les terroristes voulaient vous diviser, vous séparer, vous effrayer. Vous avez montré que vous étiez plus forts rassemblés, solidaires et unis. Vous n'avez pas cédé aux amalgames, aux stigmatisations, aux vaines querelles", a insisté le président.
Hollande en Irak lundi. François Hollande a par ailleurs annoncé qu'il se rendrait lundi en Irak pour "saluer" les soldats français engagés contre l'organisation Etat islamique. "Nous n'en avons pas terminé avec le fléau du terrorisme. Il nous faudra continuer à le combattre. À l'extérieur, c'est le sens de nos opérations militaires au Mali, en Syrie, en Irak. Irak où je me rendrai après-demain (lundi) pour saluer nos soldats", a déclaré le président de la République.
Ferme sur la politique intérieure. François Hollande a également mis en garde, sans citer le nom de Marine Le Pen, contre une victoire du Front national à la présidentielle, en estimant que "ce ne serait plus la France". "Comment imaginer notre pays recroquevillé derrière des murs, réduit à son seul marché intérieur, revenant à sa monnaie nationale et en plus, en plus, discriminant ses enfants selon leurs origines", a avancé François Hollande. Il s'en est aussi pris au candidat de la droite François Fillon, accusé de vouloir "brutaliser la société", et a lancé un avertissement à la gauche, dont "la dispersion" risque d'entraîner son "élimination" dès le premier tour de la présidentielle en avril 2017.
"En cette fin d'année, ce que nous croyons acquis, parfois pour toujours, la démocratie, la liberté, les droits sociaux, l'Europe et même la paix, tout cela devient vulnérable, réversible", s'est encore alarmé le chef de l'Etat. "Il y a dans l'Histoire des périodes où tout peut basculer, nous en vivons une", a-t-il insisté.
Le chef de l'Etat défend son bilan. François Hollande s'est aussi fait l'avocat de son propre mandat : "Les comptes publics ont été rétablis, la sécurité sociale est à l'équilibre, la compétitivité de nos entreprises a été retrouvée, la construction de logements atteint un niveau record, l'investissement repart". "Et surtout, surtout, le nombre de demandeurs d'emploi baisse enfin depuis un an", a-t-il souligné, même s'il en est "convenu", les "résultats arrivent, plus tard" qu'il ne l'avait prévu.
Un avertissement à Donald Trump. Le chef de l'Etat s'est ensuite directement adressé à Donald Trump que "la France ne laissera personne, ni aucun Etat, fût-il le plus grand, remettre en cause" l'accord de Paris sur le climat. Le président élu des Etats-Unis avait naguère menacé "d'annuler" l'accord adopté fin 2015 par 195 pays, à l'issue de la COP21.