La nomination d'Audrey Bourolleau à l'Elysée ne fait pas l'unanimité. La nouvelle conseillère agriculture d'Emmanuel Macron a dirigé Vin et Société, un puissant lobby qui regroupe 500.000 producteurs viticoles. Onze associations de lutte contre l'alcoolisme ainsi que six experts, dont Irène Frachon qui avait dénoncé le scandale du Mediator, s'inquiètent d'un possible conflit d'intérêt. "C'est inquiétant parce que le président a promis une République impeccable sur le plan de la moralisation de la vie publique. Je dirais que ça ne commence pas très bien", explique le docteur Bernard Basset, vice-président de l'association nationale de prévention en alcoologie et addictologie.
"Un lobby à l'Elysée." Selon lui, "c'est clairement la présence d'un lobby à l'Elysée". Vin et Société "a attaqué la loi Evin ces deux dernières années" en utilisant "de faux arguments", condamne Bernard Basset : "Sur le site de Vin et Société on trouve par exemple des affirmations telles que : 'Le vin peut protéger du cancer.' On sait que c'est totalement faux."
Le médecin craint notamment d'éventuelles décisions "prises contre la santé ou en faveur de la viticulture". "On saura d'où elles viennent. Elles seront prises sous l'influence d'un lobby installé à l'Elysée", juge-t-il. Le travail d'Audrey Bourolleau à l'Elysée va donc être scruté des très près par les acteurs de la santé.