Emmanuel Macron a lancé mardi le "grand débat national" devant répondre à la crise des "gilets jaunes" en demandant une discussion sans "tabou", dans une allocution devant les maires normands à Grand Bourgtheroulde, dans l'Eure. "Il y a 35 questions" dans la lettre aux Français, mais "au-delà de celles qui sont écrites, toutes les questions sont ouvertes", a expliqué le président : "S'il y a des questions intelligentes, des sujets que je n'ai pas vus qui émergent, ils seront aussi pris. Il ne doit pas y avoir de tabou au moment où l'on se parle".
Des "fractures territoriale, économique, démocratique". Le chef de l'Etat prenait la parole brièvement en ouverture du premier de la dizaine de rendez-vous qu'il compte se ménager dans les régions pendant la période du "grand débat national". Il a énuméré, citant la "fracture sociale" sur laquelle son prédécesseur Jacques Chirac avait bâti sa campagne présidentielle en 1995, une série de "fractures" - "territoriale", "économique", "démocratique" - qui ont fragilisé les classes moyennes et préparé, selon lui, l'éruption de la crise des "gilets jaunes" depuis novembre 2018.
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— Élysée (@Elysee) 15 janvier 2019
"Il ne sort rien de la violence". "Toutes ces fractures, on les a devant nous, et d'un seul coup, les choses s'effritent", a-t-il expliqué : "Je pense qu'il ne faut pas du tout en avoir peur. Il faut refuser la violence parce qu'il ne sort rien de la violence. Il faut refuser la démagogie parce que l'addition des colères n'a jamais fait une solution, mais il nous faut construire les voies et moyens de construire des solutions pour le pays".