Il ne les avait pas habitués à cela. Manuel Valls a commencé par faire son mea culpa, lundi soir, devant le groupe des députés PS réuni en séminaire. Le Premier ministre a admis qu'il y avait eu des ratés sur la loi de réforme du travail. Face à lui, les élus se sont montrés plutôt magnanimes, estimant avoir été entendus après les différents aménagements faits sur le texte et annoncés lundi.
Des frondeurs toujours insatisfaits. Les frondeurs, en revanche, ont continué de fronder. L'un a contesté l'efficacité de la réforme, jugeant que rien ne prouvait qu'elle allait créer de l'emploi. Un autre a fustigé une "situation perdant-perdant", pointant des patrons déçus et une rue toujours capable de gronder, en dépit des concessions accordées par l'exécutif sur plusieurs points très controversés du texte.
Amendements à venir. Mais Manuel Valls a l'habitude des frondeurs et ne s'en inquiète pas. Le Premier ministre se préoccupe plus des députés réputés loyalistes, comme Christophe Siruge, qui trouve que le texte peut encore être amendé, notamment sur la question des licenciements économiques. "On veut pouvoir avancer encore, être sûrs que l'entreprise est bien en situation difficile" pour se séparer de ses salariés, a expliqué le député de Saône-et-Loire lundi soir. "Manuel Valls connaît très bien la procédure parlementaire, il n'imagine pas un instant que le texte ira [jusqu'au bout] sans que les parlementaires déposent des amendements."
Opération séduction. Cependant, après un compromis déjà douloureux avec les syndicats, Manuel Valls aimerait que les élus n'aient pas la main trop lourde. Il faudra les câliner, les écouter, et cela commencera dès mardi matin. Le Premier ministre et sa ministre du Travail, Myriam El Khomri, viendront devant le groupe socialiste pour présenter officiellement leur nouvelle copie.