Pour Emmanuel Macron, c'était une façon de conclure une semaine, qualifiée d’"historique" dans son entourage, marquée par les réceptions de Charles III et du pape François. Au cours d'une interview accordée aux journaux de 20h de TF1 et France 2, le chef de l'État a balayé un large panel de sujets allant du pouvoir d'achat à la politique internationale, en passant par l'écologie. Voici tout ce qu'il faut retenir de la prise de parole du président de la République.
Les principales informations
- Emmanuel Macron était l'invité des journaux de 20H de TF1 et France 2 ce dimanche soir
- Le président a notamment demandé aux distributeurs de pratiquer la vente à "prix coûtant"
- Le chef de l'État a souhaité un "accord sur la modération des marges"
- Une aide à destination des automobilistes a également été évoquée
- Le président a annoncé le retrait des troupes françaises au Niger et le rappel de l'ambassadeur
Haut-Karabakh : Macron apporte son soutien aux Arméniens
Le président Macron s'est inquiété dimanche soir d'une possible offensive militaire de l'Azerbaïdjan contre l'Arménie, soulignant que Bakou "menace" la frontière commune et "l'intégrité territoriale" de ce pays.
"La France est très vigilante à l'intégrité territoriale de l'Arménie, car c'est ça qui se joue", a-t-il dit. "On a aujourd'hui une Russie qui est complice de l'Azerbaïdjan, une Turquie qui a toujours été en soutien de ces manœuvres et un pouvoir qui est désinhibé et qui menace la frontière de l'Arménie", a-t-il dit, après la victoire éclair de Bakou contre les séparatistes du Nagorny Karabakh, un territoire en majorité peuplé d'Arméniens.
L'ambassadeur de France au Niger, rappelé en France, tout comme les militaires
Le président français Emmanuel Macron a annoncé le retour "dans les prochaines heures" de l'ambassadeur français à Niamey, et le départ des troupes françaises d'ici à la fin de l'année, à l'issue d'un bras de fer de deux mois avec la junte nigérienne.
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"La France a décidé de ramener son ambassadeur", que Paris refusait jusqu'ici de rappeler, et "nous mettons fin à notre coopération militaire avec le Niger", a-t-il déclaré dans une interview télévisée, indiquant que les 1.500 militaires français partiraient "dans les semaines et les mois qui viennent"
"On est attachés à la bagnole", dit Macron
le chef de l'État s'est dit favorable à l'électrification du parc automobile français et insisté sur la nécessité de réindustrialiser le pays. "On doit produire chez nous les véhicules et batteries électriques", a-t-il déclaré.
Pas d'interdiction des chaudières à gaz
"On n'interdira pas" les chaudières à gaz, comme l'exécutif l'a un temps envisagé, a annoncé dimanche Emmanuel Macron, à la veille de détailler à l'Élysée la planification écologique. "On ne peut pas laisser nos compatriotes, en particulier dans les zones les plus rurales, sans solution", a-t-il plaidé. Mais le chef de l'État s'est aussi montré en faveur d'un accompagnement des ménages "pour s'équiper de pompes à chaleur, parce que les pompes à chaleur, c'est intelligent, ça fait des économies d'énergie et ça réduit très fortement les émissions".
Vers la fin du charbon ?
Sur TF1 et France 2, Emmanuel Macron a annoncé que les deux centrales à charbon restantes sur le sol français seraient, d'ici à 2027, "converties à la biomasse" "La France sera parmi les premiers d’Europe à sortir du charbon", a-t-il assuré tout en rappelant que la France avait "réduit deux fois plus vite nos émissions de CO2 ces cinq dernières années"
Une aide à destination des automobilistes
Emmanuel Macron a annoncé dimanche une nouvelle aide pour compenser le prix élevé du carburant, "limitée aux travailleurs" et aux plus modestes, et qui pourrait atteindre "100 euros par voiture et par an". C'est "limité, mais beaucoup plus pertinent", car elle s'adressera aux "personnes qui travaillent et qui ont besoin de rouler", et n'ira pas au-delà de la moitié des Français qui gagnent le moins, a précisé le chef de l'État, expliquant avoir demandé au gouvernement de mettre au point ce dispositif.
Emmanuel Macron veut faire la chasse aux marges
Emmanuel Macron a annoncé dimanche que les "60 plus gros industriels de l'agroalimentaire" allaient être réunis autour d'une table de négociations afin de convenir d'un accord limitant leurs marges. "On a des grands groupes qui ont fait flamber les prix de certaines de leurs marques et donc on veut les remettre autour de la table", a-t-il dit sur TF1 et France 2. "On va mettre en place, et je vais y veiller personnellement, un accord sur la modération des marges dans le secteur", avec des "contrôleurs" qui procèderont à des vérifications, a-t-il ajouté.
Carburant : Macron renonce à la vente à perte et réclame une vente "à prix coûtant"
Sur TF1 et France 2, le président a annoncé que le gouvernement renonçait à autoriser la vente à perte des carburants, qu'Elisabeth Borne avait annoncée il y a une semaine, et demande aux distributeurs de "vendre à prix coûtant". "La menace de baisser le seuil de vente à perte a été brandie. Elle ne sera pas dans le texte de mercredi (en Conseil des ministres, NDLR). On la garde comme menace", a déclaré le chef de l'État, ajoutant que la Première ministre allait "rassembler tous les acteurs de la filière cette semaine" pour "leur demander de faire à prix coûtant".
Macron ne veut pas indexer les salaires sur les prix
"Je ne suis pas pour qu'on indexe les salaires sur les prix, car cela créerait une boucle inflationniste", a déclaré le président Macron. Il a également estimé que "dans certaines branches", les employeurs devaient "mieux" embaucher. " On a beaucoup de femmes et d’hommes qui ont des taux horaires qui ne sont pas satisfaisants", a-t-il ajouté.
Le président évoque les métiers en tension
"Pour les métiers en tension, on doit faire en sorte que ça soit nos compatriotes qui y aillent", a déclaré le chef de l'État alors que le projet de loi immigration prévoit de régulariser les travailleurs sans papiers dans ces fameux métiers en tension.
"Nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde", assure Macron à propos de l'immigration
Invité à s'exprimer quant aux avertissements du pape François ce week-end, qui avait dénoncé le "fanatisme de l'indifférence" à propos des migrants qui débarquent en Europe, Emmanuel Macron a assuré que la France "[faisait] sa part". "Nous investissons 2 milliards d'euros par an sur l'hébergement d'urgence", a-t-il rappelé, tout en soulignant que le pape avait "raison" de mettre en garde les gouvernements européen. Néanmoins, "nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde", a déclaré le président.
Emmanuel Macron salue l'organisation des évènements du week-end
"On a mobilisé près de 100.000 policiers et gendarmes, tout ça arrive parce qu’il y a une capacité à être exemplaires dans l’accueil", a indiqué le chef de l'État en préambule. Emmanuel Macron a également tenu à "féliciter les Français" et estimé que "peu de pays dans le monde" pouvait "relever des défis de cette nature".