Dissolution, référendum sur les retraites et sur une «règle d'or» budgétaire : Philippe dévoile sa méthode

L'ancien Premier ministre Édouard Philippe a abordé ce dimanche lors d'un congrès de son parti à Lille les contours de sa méthode s'il est élu aux élections présidentielles de 2027. Le maire du Havre envisage déjà une dissolution de l'Assemblée "en juin", pour permettre la tenue de plusieurs référendums.
Édouard Philippe a esquissé dimanche à Lille les contours de sa méthode s'il accède à l'Élysée en 2027, envisageant une rapide dissolution de l'Assemblée et, pendant les législatives, des référendums sur les retraites, sur une "règle d'or" budgétaire et sur la possibilité de recourir aux ordonnances.
Devant environ 1.600 personnes réunies à Lille pour un congrès de son parti, Horizons, l'ancien Premier ministre a confirmé qu'il présenterait son programme en mai 2026. Puis, a-t-il expliqué, "sur la base de ce projet, je consulterai les forces politiques et sociales".
Des élections législatives convoquées "en juin" permettant des référendums
L'ancien Premier ministre, s'il est élu, entend "dissoudre l'Assemblée, qui a démontré qu'elle ne pouvait pas véritablement dégager de majorité pour agir".
Et Édouard Philippe entend convoquer les élections législatives "en juin, à une date qui permettra de tenir, au premier tour puis au second, un référendum". Ceci au nom de la "légitimité" : "le président est aujourd'hui élu au deuxième tour par des Français qui ont parfois voté plus contre son adversaire que pour lui".
"On peut se raconter l'histoire qu'en élisant au deuxième tour un candidat, ils valident son programme de premier tour, mais c'est au prix d'un mensonge intéressé et d'une incompréhension durablement dangereuse pour la suite", a-t-il poursuivi, alors qu'Emmanuel Macron, élu à deux reprises face à Marine Le Pen, a subi de nombreuses critiques sur ce thème.
Ces référendums, a-t-il expliqué, porteront sur les retraites et sur "l'organisation administrative de notre pays, notamment l'inscription dans la Constitution d'une règle d'or" budgétaire.
Un système "autour de trois régimes" pour les retraites
Sur les retraites, M. Philippe prône un système "autour de trois régimes, privé, public, indépendant". "Chaque régime devra être équilibré, y compris par l'introduction d'une dose de capitalisation collective", a-t-il précisé, proposant "de confier la totalité de la gestion du régime privé aux partenaires sociaux, sans possibilité de déficit, comme ils le font très bien pour l'Agirc et l'Arrco".
"Nous prendrons également une série d'ordonnances, dont l'habilitation pourra être confiée au gouvernement par référendum (...) en matière de justice, en matière d'éducation et en matière de santé, qui sont les trois services publics qui doivent être considérablement et rapidement réformés", a précisé M. Philippe.
Le candidat à l'Élysée, contempteur du "conclave" sur les retraites initié par François Bayrou, a par ailleurs réitéré ses critiques sur le programme gouvernemental des mois à venir, critiques qualifiées d'"antinational(es)" par l'intéressé.
M. Bayrou "a été piqué que quelqu'un lui fasse remarquer que le programme de travail des mois à venir paraissait bien maigre", a-t-il dit.