Dissuasion nucléaire : Macron veut voir d'ici mi-2025 «s'il y a des coopérations nouvelles» possibles dans l'UE

Emmanuel Macron envisage de nouvelles coopérations au sein de l’UE autour de la dissuasion nucléaire française. Face aux incertitudes sur l’engagement américain et à la menace russe, il ouvre un dialogue stratégique pour renforcer la sécurité du continent.
Emmanuel Macron a déclaré jeudi se donner jusqu'à "la fin du semestre" pour voir "s'il y a des coopérations nouvelles qui peuvent voir le jour", au sein de l'Union européenne, autour de la possibilité de faire bénéficier d'autres pays alliés de la dissuasion nucléaire française.
"On va ouvrir une phase où nos techniciens vont échanger", "un dialogue à la fois stratégique et technique, et suivront des échanges au niveau des chefs d'État et de gouvernement pour regarder d'ici la fin du semestre s'il y a des coopérations nouvelles qui peuvent voir le jour", a dit le président français à l'issue d'un sommet de l'UE à Bruxelles, au cours duquel, a-t-il assuré, "plusieurs" dirigeants sont venus le voir pour lui parler de ce sujet.
Une décision qui reste "entre les mains du président de la République"
Emmanuel Macron avait dit le week-end dernier, et confirmé mercredi dans une allocution solennelle, qu'il avait "décidé d'ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen", en réponse à un "appel historique" en ce sens du futur chancelier allemand Friedrich Merz.
Il a précisé mercredi que "quoi qu'il arrive, la décision a toujours été et restera entre les mains du président de la République".
La Russie, "l'agresseur" dans la guerre en Ukraine selon Macron
La France est le seul pays d'Europe occidentale, avec le Royaume-Uni, doté de l'arme nucléaire. Les autres pays européens membres de l'Otan sont jusqu'ici sous le parapluie de la dissuasion nucléaire américaine.
Mais le retour au pouvoir de Donald Trump, ses propos ambivalents au sujet de l'Alliance atlantique, et son rapprochement spectaculaire avec la Russie rebattent les cartes.
Jeudi à Bruxelles, Emmanuel Macron a estimé que dès lors que la Russie, "puissance nucléaire", est "l'agresseur" dans la guerre en Ukraine, "de manière assez légitime, l'Europe doit se poser la question de la dissuasion nucléaire pour elle-même".